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23 septembre 2014 2 23 /09 /septembre /2014 17:24

http://www.newspress.fr/Communique_FR_282028_6116.aspx

~~. Des mesures d'efficience pour dégager 14 milliards d'euros d'économies dans les 5 ans . Des réformes systémiques pour retrouver une capacité d'innovation et de compétitivité . La future loi de santé se trompe de réforme et rate l'occasion de s'attaquer aux vrais enjeux La Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) a présenté le 4 septembre 2014, dix propositions pour améliorer l'efficience du système de santé, portant à la fois sur des mesures d'économies à effet immédiat et d'autres réformes plus systémiques pour retrouver une capacité d'innovation et de compétitivité. « Notre système de santé souffre de deux maux : l'assurance maladie est en déficit constant depuis 1988 et il est financé par l'endettement. Il faut sortir de cette spirale infernale si l'on veut pouvoir retrouver des marges de manoeuvre et réallouer les financements aux besoins réels de santé des Français », a déclaré Lamine Gharbi, président de la FHP, lors d'une conférence de presse à l'occasion de la Journée de rentrée du syndicat qui regroupe 1.000 cliniques et hôpitaux privés. « Avec les mesures que nous présentons aujourd'hui, nous pourrions rapidement dégager au cours des cinq prochaines années 14 milliards d'euros d'économies, soit un effort annuel de 2,8 milliards par an. Ce serait un premier pas vers un retour à l'équilibre des comptes de l'assurance maladie », a-t-il ajouté. Le gouvernement se trompe de réforme La future loi de santé, qui envisage de rétablir un Service public hospitalier (SPH) en excluant l'ensemble de l'hospitalisation privée par des conditions restrictives, est une occasion ratée de réformer un système aujourd'hui à bout de souffle. « Ce n'est pas en renforçant la mainmise de l'Etat sur le secteur de la santé et en laissant au privé une place de 'laissé pour compte' que l'on va améliorer l'efficience du système pour nos compatriotes et s'attaquer aux vrais enjeux. Le gouvernement se trompe de réforme, alors qu'il faudrait s'attaquer avec courage et responsabilité aux déséquilibres structurels du système de santé et à la réorganisation de l'offre de soins qui occasionnent des milliards d'euros dépensés de manière inefficace. Des alternatives existent pourtant », a souligné Lamine Gharbi. Quatre mesures d'économies à effet immédiat La FHP propose ainsi de mettre en place rapidement quatre réformes permettant de réaliser un total de 14 milliards d'euros d'économies, qui pourraient être étalées sur les cinq prochaines années. 1- Mettre fin à l'incohérence des Tarifs journaliers de prestations (TJP) à l'hôpital public - L'hôpital public calcule le montant du ticket modérateur du patient non pas sur un Groupe Homogène de Séjour (GHS) dans la Tarification à l'activité, mais sur un prix de journée historique plus avantageux et qu'il fixe lui-même. Cette méthode de calcul génère un surcoût de près d'1 milliard d'euros (981 millions - estimation DGOS, Audition MECSS du 7 février 2012). Ce surcoût est un reste à charge payé soit par les patients, soit par leurs mutuelles. Cet état de fait a été dénoncé par l' « Observatoire citoyen des restes à charge en santé » (22 mai 2014). PROPOSITION n° 1 : Supprimer le tarif journalier de prestation Economie annuelle attendue : 1 milliard d'euros 2 - Etablir une règle d'or : la meilleure offre au meilleur coût - En spécialités médecine, chirurgie, obstétrique (MCO), l'écart entre les tarifs hospitaliers publics et privés s'élève à 22%, les tarifs du privé étant les plus bas. La convergence des tarifs permettrait une économie potentielle de 7 milliards d'euros (Rapport Cour des Comptes 2011 sur la Sécurité sociale) - En Soins de suite et réadaptation (SSR), l'écart tarifaire se monte à 40% soit 2,4 milliards d'euros d'économies potentielles (Rapport Cour des Comptes 2011 sur la Sécurité sociale) - En hospitalisation complète de psychiatrie, l'écart tarifaire se monte à 50% soit 2,3 milliards d'euros d'économies potentielles (estimation FHP sur la base d'une étude publiée dans Finances hospitalières mai 2012). PROPOSITION n° 2 : Aligner progressivement les coûts de prises en charge du secteur public sur ceux du secteur privé Economie annuelle attendue : 11,7 milliards d'euros 3 - Des financements dédiés, pas des subventions déguisées... - Les MIGAC (6,5 milliards d'euros en 2014) et les FIR (Fonds d'intervention régionale, 3,2 milliards euros) représentent 20% du financement de l'hôpital. - Moins de 1% de cette enveloppe est attribuée à l'hospitalisation privée malgré son engagement dans la prise en charge des patients aux services d'Urgences, en cancérologie (1 patient sur 2), dans la recherche clinique, la précarité, la permanence de soins, la formation et la prise en charge des internes. - Cette disproportion témoigne d'une utilisation de ces fonds répondant plus à une logique de subvention que d'efficacité de la réponse aux besoins de santé et d'efficience. - A titre d'illustration, 752 millions d'euros de crédit d'aide à la contractualisation ont été utilisés en 2012 pour soutenir des établissements déficitaires. PROPOSITION n° 3 : Ne plus financer les déficits Economie annuelle attendue : 750 millions d'euros 4 - Adapter l'offre hospitalière publique - L'hospitalisation privée a effectué un important effort de restructuration. Le nombre d'établissements de santé privés MCO à été divisé par deux en 20 ans, ce phénomène n'a que partiellement été compensé par la création d'établissements dans les autres disciplines. Aujourd'hui l'hospitalisation privée représente 17% des dépenses hospitalières alors qu'elle assure 34 % des prises en charges. - L'hospitalisation publique n'a pas effectué une telle mutation. En conséquence, les dépenses hospitalières, à plus de 80% publiques, représentent 37% des dépenses de santé en France contre seulement 29 % dans la moyenne des pays de l'OCDE. - Si le secteur d'hospitalisation publique réalise sa restructuration comme a su le faire le secteur privé en réduisant sa capacité pour plus d'efficience, des marges de manoeuvres significatives d'économie peuvent être trouvées. PROPOSITION n° 4 : Fixer un objectif de réduction de l'ONDAM hospitalier public de 1% pendant 5 ans. Economie annuelle attendue : 540 millions d'euros Six mesures systémiques pour retrouver une capacité d'innovation et de compétitivité La FHP propose aussi de mettre en oeuvre des réformes de système et de gouvernance permettant de retrouver des marges de manoeuvre à plus long terme. Si celles-ci ne généreront pas d'économies dans l'immédiat, elles devraient contribuer à améliorer la gouvernance et l'efficience globale du système de santé. 5 - Mieux piloter le système de santé - Le projet de loi santé propose de renforcer le rôle des agences régionales de santé, y compris dans le champ conventionnel national et un rôle prééminent dans la politique de gestion du risque. - Or les ARS sont aujourd'hui juges et parties puisqu'elles concentrent les rôles de financeurs de l'hospitalisation publique et de régulateur de l'ensemble de l'offre. - L'Igas a souligné qu'il « est laissé aux ARS le soin de concilier des objectifs potentiellement divergents et d'arbitrer entre diverses contraintes, qu'il s'agisse, par exemple de réguler de manière neutre la concurrence entre établissements ou de promouvoir le retour à l'équilibre budgétaire des hôpitaux publics » (Rapport Igas 25 février 2013). Ce qui entraine des décisions inéquitables et économiquement inefficaces. PROPOSITION n° 5 : Mettre fin à la confusion des rôles et mieux séparer les missions de régulation, d'inspection, de contrôle et de financement. (Orientation préconisé par l'IGAS à l'occasion du rapport MECSS - février 2014) 6 - Créer un service territorial de santé au public ouvert à tous les acteurs - La loi de santé propose de mettre en place un service territorial de santé au public déclinant les projets régionaux de santé pilotés par les ARS. PROPOSITION n° 6 : Que la loi précise les conditions de transparence de la réalisation des diagnostics de besoins dans les territoires associant les professionnels de santé, les patients sans exclusive ; ainsi que les conditions de contrôle de l'efficience de l'attribution des financements et des autorisations qui devront répondre aux besoins dans le cadre du service territorial de santé au public. 7 - Promouvoir la transparence et l'équité de traitement pour favoriser l'efficience - Les dépenses de personnels représentent le principal poste de charges dans le secteur public et privé. Il faut agir sur ce poste là par des mesures d'efficience. - 33 différences fiscales et de charges entre le secteur public et le privé d'hospitalisation ont été répertoriées. Elles représentent 600 millions d'euros de charges supplémentaires que les établissements de santé privés doivent assumer. - En outre, le secteur de l'hospitalisation privé est le seul à avoir fait l'objet de mesures de récupération du CICE (plainte en cours devant le Conseil d'Etat). PROPOSITION n° 7 : Création d'un observatoire de la gestion hospitalière publique/privée chargée d'identifier les écarts et de proposer des mesures d'harmonisation efficientes sur les principaux facteurs (temps de travail, productivité, lutte contre l'absentéisme, etc.) , une harmonisation des règles fiscales entre les deux secteurs dans un souci d'équité et d'efficacité économique et la fin de la discrimination sectorielle contre l'hospitalisation privée. 8 - Prendre le virage du numérique - La mise en oeuvre du programme Hôpital Numérique est lente. La labellisation des éditeurs de solutions logicielles n'interviendra au mieux que fin 2015. - Les établissements de santé ont besoin de solutions informatiques robustes pour partager des données tout en préservant la confidentialité des informations échangées. C'est une condition indispensable à une médecine de parcours que souhaite promouvoir la loi de santé. - Les pouvoirs publics doivent prendre en compte l'urgence de la situation et sortir de l'inertie actuelle. Les établissements privés ont démontré leur dynamisme (39 % des établissements privés ont atteint les pré-requis du programme « hôpital numérique » contre seulement 18 % des établissements publics). Pourtant, près de la moitié des financements prévus en 2014 sur le programme Hôpital Numérique ne seront pas attribués. PROPOSITION n° 8 : Réallouer les financements « hôpital numérique » non utilisés aux établissements les plus avancés (valorisation de la qualité numérique) et mise en place d'une homologation des logiciels dès 2015. 9 - Développer le financement de la qualité - Le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2015 devrait comporter des mesures en faveur de la généralisation des indicateurs de qualité dans les établissements de santé. - Le dispositif de dégressivité tarifaire mis en place en 2014 est contre-productif et frappe aujourd'hui les acteurs les plus vertueux du système de santé en introduisant une logique de rationnement. PROPOSITION n° 9 : Introduire de manière systématique une part d'incitation à la qualité dans la rémunération afin d'améliorer la pertinence des actes et d'instaurer une régulation objective et efficace en mettant fin à la dégressivité tarifaire. 10 - Faire du patient un acteur de sa prise en charge - Le développement de l'éducation thérapeutique (ETP) est un levier pour structurer le parcours de santé des patients, limiter les interventions inutiles, mieux coordonner l'activité des établissements de santé et du secteur ambulatoire. - Le projet de loi santé n'apporte pas aujourd'hui une impulsion significative en faveur de l'éducation thérapeutique. PROPOSITION n° 10 : Impulser par la loi de santé un véritable pilotage national du développement de l'éducation thérapeutique en garantissant la possibilité pour les établissements de santé privés (MCO, SSR, psychiatriques) d'accéder au financement des programmes d'ETP dans les mêmes conditions que les établissements publics.

La FHP avance dix propositions pour un système de santé plus efficient.

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17 septembre 2014 3 17 /09 /septembre /2014 06:56

~~Le nouveau président de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), Lamine Gharbi, veut imprimer rapidement sa marque dans la gestion de la Fédération pour mener trois premiers combats : PLFSS, loi de Santé et service aux usagers. Entretien à l'occasion de la rentrée de la FHP.

~~ Hospimedia : "En cette rentrée de la FHP, marquée par une Journée ce 4 septembre, quelles sont vos priorités pour le secteur de l’hospitalisation privée ?

Lamine Gharbi : J'ai trois combats. La loi de Santé, c'est le combat d'actualité. Nous allons être force de propositions, enrichies par nos revendications devant les différences de traitement, les inéquités, les scandales que nous constatons chaque jour. Notamment le dernier, sur lequel nous avons réagi la semaine dernière, concernant la certification des comptes des hôpitaux, nous conduisant à demander une enquête parlementaire (lire ci-contre). Il est quand même inacceptable que les hôpitaux publics, dont le budget représente environ 62 milliards d'euros, ne soient pas en mesure de faire attester de la sincérité de leurs comptes. Tant que l'on restera dans ce niveau d'alerte intellectuelle et de dénonciation, on fera avancer les dossiers. Mon premier dossier, c'est effectivement que l'on soit traité à égalité entre secteurs dans la future loi, notamment dans le cadre du service public hospitalier (SPH). Quand la ministre dit qu’il faut que tous les médecins soient en secteur 1 pour qu'un établissement soit éligible au SPH, nous disons c'est impossible, car nos médecins sont de secteur 2 à 95%, nous n'avons aucune main possible sur leurs honoraires, puisque ce sont des libéraux. Cependant, nous pouvons nous engager à ce qu'il y ait un reste à charge égal à zéro, grâce à la prise en charge du différentiel par les complémentaires. Nous allons essayer d'avoir une action auprès des complémentaires en ce sens. Nous pouvons nous engager à ce qu'il y ait un reste à charge égal à zéro

H.: Vous aviez annoncé la possibilité d’une mobilisation importante à l’occasion de la présentation du projet de loi de Santé, qu’en est-il ?

L. G. : Il y aura plusieurs types de mobilisation. Dans un premier temps, nous allons mobiliser nos conseils en vue de mener des attaques juridiques, et nous allons également informer et communiquer. Mais comme cette loi va passer au Parlement au premier semestre 2015, cela nous laisse du temps pour engager des mouvements durs. Il n’est pas exclu que, avec nos amis médecins, il y ait des arrêts d’activité. Cela pourrait être pour 2015.

H. : Vous évoquiez au lendemain de votre élection en juin dernier votre intention de mettre en place une commission de suivi des autorisations pour les adhérents de la Fédération ?

L. G. : En effet, un autre de mes engagements et de mes priorités, c'est le service à l'adhérent. Il doit trouver à la Fédération un accompagnement. Soit un accompagnement pratique, technique, sur une règlementation, sur une orientation, une question juridique, sociale. Soit un accompagnement de la Fédération pour tout ce qui est stratégie : stratégie de région, stratégie de territoire, agréments, autorisations... La création d'une commission de suivi des autorisations a été validée par le Comité exécutif (Comex) du 2 juillet et c'est Jean-Baptiste Mortier, président de Vitalia, qui va en être président. L'un des problèmes est que les autorisations sont à durée déterminée et il est extrêmement facile pour les ARS de nous fragiliser. J'aimerais que l'on change totalement de mode de fonctionnement. Pour faire un parallèle avec le monde du travail, s'il existe des CDD, le droit commun c'est le CDI. J'estime que l'autorisation doit être à durée indéterminée. Cependant, il ne s’agirait pas de donner un blanc-seing aux établissements. Il faudrait qu’il y ait des évaluations qualité, donc un lien avec la certification, un lien avec la pertinence des soins, et un lien avec tout ce qui jalonne notre profession, les normes et les conformités. Mais il faut que l'on change de logique : l’établissement obtient une autorisation et peut raisonnablement travailler, s’il répond aux besoins sanitaires et fait de la qualité. Ceci des deux côtés, public et privé. Public et privé devraient passer devant une même organisation chargée d'évaluer la prise en charge pour les autorisations. Et je ne serais pas inquiet car le privé lucratif fait de la qualité, mais malheureusement insuffisamment prise en compte.

H. : Vous évoquiez un 3e combat au nombre de vos priorités...

L. G. : Il s’agit naturellement du prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Car aujourd'hui on ne peut plus accepter, au-delà de l'économie que nous faisons chaque année, de part la différence de tarifs entre public et privé, d'avoir des baisses encore et encore. Ce PLFSS devrait, pour les soins de suite et la psychiatrie, introduire comme pour le MCO un coefficient prudentiel, d’après les premiers échos qui nous parviennent. C'est totalement inéquitable. Et ce sera alors la triple peine. Ces secteurs seront pénalisés à la fois par les effets champs, la neutralisation du crédit impôt compétitivité emploi (CICE), et bientôt le coefficient prudentiel. La barque est lourde…! D'autant plus que le secteur privé lucratif est trois fois moins cher pour l’assurance maladie en soins de suite, et quatre à cinq fois moins cher en psychiatrie. Par ailleurs, à part la liste en sus qui continuerait à déraper à hauteur de 7-8%, les volumes seraient bons. Le volume prévisionnel ne serait pas dépassé et il faut d'ailleurs que nous relancions de manière officielle la restitution du coefficient prudentiel pour le MCO puisqu'on nous le doit. Enfin, sur la campagne tarifaire à venir, tout dépendra de l'arbitrage politique. Car je ne cesse de répéter que le taux de diminution des tarifs est lié uniquement à une volonté politique, et absolument pas lié à une volonté économique. Ce PLFSS devrait, pour les soins de suite et la psychiatrie, introduire comme pour le MCO un coefficient prudentiel

H. : Quelle est votre réaction au contexte politique actuel, notamment les récentes déclarations au monde des entreprises du Premier ministre Manuel Valls ovationné à l’université d’été du Medef ?

L. G. : Le Premier ministre a fait un discours qui nous plaît. À la fédération, nous ne menons pas une politique de gauche ou de droite, mais une politique de bon sens. Il a dit une chose très simple : "J'aime l'entreprise. Je veux donner des marges de manoeuvre, je veux donner de la liberté, je veux donner de l'oxygène…". Nous aimerions rencontrer le Premier ministre et un rendez-vous est en cours. Nous allons faire appel à son arbitrage, car c'est notamment le président du Conseil d'État (CE). Le CE n'a pas statué sur notre recours concernant la neutralisation du CICE et ce silence est une insulte à la démocratie. Les taxis par exemple ont une réponse en quelques jours dans leur conflit face aux VTC, quand pour notre part, notre recours a été déposé voici un an et demi. Plus globalement, le secteur à des besoins d'évolution. Par exemple, les 35 h dans le milieu de la fonction hospitalière, c'est un non sens absolu. Je suis pour ouvrir le débat au sein de la branche et ce n'est pas, ce n'est plus, un sujet tabou. Les 35 h dans le milieu de la fonction hospitalière, c'est un non sens absolu

H. : Y aura-t-il une différence de méthode dans vos combats pour le secteur par rapport à ceux précédemment menés par la fédération ces dernières années ?

L. G. : Je serai beaucoup plus direct, plus offensif, et beaucoup plus en lien avec la défense de l'adhérent et ses préoccupations. Les revendications que je fais remonter du terrain seront peut-être apportées de manière différente par la fédération. Avec les tutelles, mes demandes sont clairement énoncées et les revendications sont portées. Nous attendons également toujours la sortie du protocole de crise qui a bien avancé avec le ministère. Concernant l'allégement des normes en psychiatrie, les documents sont à la concertation, en dialyse aussi. Il y a sur ce point des satisfactions certainement à attendre dans les décrets qui vont paraître dans la foulée du groupe de travail sur la simplification des normes (lire ci-contre). On compte aussi sur l'aide aux établissements dans les territoires, dans le protocole de sortie de crise, ceux qui ont des bas tarifs et sont en difficulté. Nous allons surtout enrichir encore plus nos actions juridiques et attaquer tout ce qui peut être attaqué.

H. : Quelle a été la teneur de votre entretien avec Marisol Touraine fin juillet ?

L. G. : Le rendez-vous du 24 juillet était convivial et respectueux. La ministre a entendu nos revendications et j’ai exprimé le fait que ma volonté d'associer la profession dans les missions de service public était inébranlable. J'utiliserai tous les moyens pour faire changer d'avis la ministre [sur la non accession au SPH pour les établissements en cas de dépassements d'honoraires] et pour qu’elle puisse considérer notre proposition sur le choix de prendre pour critère le reste à charge. Nous avons ressenti une écoute un peu plus attentive sur le reste à charge à zéro. Mais si les dispositions sur le SPH qui se profilent actuellement prospèrent, demain il y aura les établissements du SPH et les autres. Une double tarification pourra être labellisée par le ministère. Double tarification qui existe déjà - près de 20% de moins pour les tarifs en MCO pour le privé lucratif - mais qui n'a aucun fondement économique. Une fois cette double échelle tarifaire labellisée, la distinction SPH / non-SPH pourra s'opérer comme critère pour les autorisations des équipements lourds...

H. : Par ailleurs, vous avez évoqué au lendemain de votre élection une volonté de mettre en place des rapprochements avec le Synerpa...

L. G. : Effectivement. Avec le Synerpa, nous avons quand même une convention collective commune et de grandes similitudes. C'est-à-dire que les maisons de retraite aujourd'hui sont en terme de normes, de conventions tripartites, de certification, comme nos établissements MCO d'il y a quelques années. On sent venir la même progression qualitative et normative au sein du médico-social. À titre personnel, j'ai 5 Ehpad dans mon groupe en Languedoc-Roussillon et je mesure le chemin parcouru, les difficultés de gestion et la difficulté qualitative pour obtenir un standard qualité qui soit bon. Le privé y arrive bien, c'est une fierté, et j'aimerais que le Synerpa soit dans notre maison. Auparavant, nous étions ensemble, et demain pourquoi pas de nouveau… De la même manière que nous avons les spécialités, le MCO, les soins de suite, la psychiatrie au sein de la FHP. C'est un souhait de ma part, pour qu'on puisse parler d'une profession unie et représenter 500 000 salariés au lieu de 300 000. Les discussions sont en cours. Les maisons de retraite aujourd'hui sont en terme de normes, de conventions tripartites, de certification, comme nos établissements MCO d'il y a quelques années

H. : L'hospitalisation privée est également engagée dans des négociations salariales qui doivent se poursuivre en cette rentrée (lire ci-contre)...

L. G. : Les échanges ne se sont jamais arrêtés car nous sommes en refonte de notre négociation collective. Des propositions ont été faites aux centrales syndicales pour qu'elles regardent, dissèquent, argumentent. Je trouve que notre convention collective est indécente. Je le dis très clairement, on ne peut pas être une organisation patronale représentative, respectée, prôner l'équité et la transparence, et avoir des salaires conventionnels en dessous du Smic. Dans les faits, personne n'est au-dessous du Smic mais en affichage, on est en dessous. Nous avons donc fait la proposition aux syndicats qu'aucun salaire conventionnel ne soit au-dessous du Smic et même en dessous du Smic + 2%. Après, il y a toute une évolution, nous passerions sur une rémunération annuelle et pas mensuelle, avec une ancienneté qui serait déplafonnée. Jusqu’à maintenant, elle était bloquée à 30 ans et l’on pourrait passer à 45 ans. Il y aurait également des contreparties demandées notamment sur les jours fériés. Et je veux que l’on aborde la question des 35 heures en toute transparence, ce serait pour nous un moyen d”équilibrer de manière pérenne nos plannings et nos charges en soins. Nous allons ouvrir ce débat et il faut que l’on aboutisse d’ici la fin de cette année. Aucun salaire conventionnel ne doit être au-dessous du Smic et même en dessous du Smic + 2%

H. : Envisagez-vous une réorganisation interne de la FHP ?

L. G. : Oui, en effet. Comme tout président qui arrive, je veux mettre en place un fonctionnement différent. Je ne pense pas licencier mais réorganiser en interne, et procéder à de nouvelles embauches. Il y a aussi des départs à la retraite programmés, donc nous en tiendrons compte. Mais je ne souhaite surtout pas, dans une organisation syndicale, couper des têtes. En revanche, je veux un service différent. Il y a plusieurs pôles, communication, économique et sociaux, qui pourraient mieux s'articuler entre eux. De même, la FHP et la FHP-MCO devraient mieux fonctionner ensemble, en y incluant les soins de suite et la psychiatrie, pour que l'on construise la grande maison de l'hospitalisation privée.

H. : Comment mieux articuler le MCO, le SSR, la psychiatrie ?

L. G. : En organisant de meilleurs échanges, en partageant l’information et les missions, pour que chacun ne travaille plus seul dans son coin. Avec les régions, j’ai créé le club des présidents. Nous avons tenu notre première réunion le 3 septembre, et je souhaite mettre en place avec eux une gouvernance relationnelle. C'est une de mes expressions qui signifie que cette gouvernance n’est pas statutaire mais qu'elle me permettra d’avoir deux niveaux d’actions : le retour d’information des régions, et l’implication des présidents dans l’action de la fédération. Ainsi, si une ARS est un peu déviante, je pourrai prendre contact avec elle. Pour ce qui est du fonctionnement, je souhaite une réunion de 3 heures toutes les six semaines, par exemple, il faut que nous en discutions entre nous.

H.: Quid de la représentation internationale de la FHP ?

L. G. : La France est un membre important de l’Union européenne de l’hospitalisation privée (UEHP), et il ne faut pas négliger les relations européennes dans un monde qui a tendance à se globaliser. Nous allons donc garder une forte présence dans l’UEHP, et Christian Le Dorze représentera la fédération pour l’Europe.

H.: À ce jour, vous cumulez plusieurs mandats, président de la FHP, de la FHP-MCO et de la FHP Languedoc-Roussillon... Quand sera élu un nouveau président de la FHP Languedoc-Roussillon ?

L. G. : Je me suis engagé à ce que le relais soit passé. Mon mandat se termine en 2016 mais je pense que je vais passer la main en novembre 2014.

H. : Et pour la FHP-MCO ?

L. G. : Les élections sont prévues en décembre. Pour la région Languedoc-Roussillon, c’est très simple, je vais réunir mon conseil d’administration, et je vais démissionner. Je souhaiterais que le vice-président actuel, Pascal Delubac, prenne la suite. À la FHP-MCO, j’ai la même logique de continuité, je souhaite que ce soit l’actuelle vice-présidente qui prenne la suite, Ségolène Benhamou.

H. : Que pensez-vous des restructurations récemment ou actuellement à l’œuvre dans les grands groupes de l’hospitalisation privée ?

L.G. : J’y vois une volonté de synergie, un effet taille. Ce n’est pas pour moi un phénomène négatif, et je suis ravi pour eux, puisque ce sont des fusions qui se passent toujours bien. Il n’y a pas de drame social. La concentration du secteur est une évolution normale et l’on s’aperçoit qu’il y a encore des groupes de taille entre 50 et 100 établissements, il y a toutes sortes de configuration. Tous ces groupes sont investis dans la fédération, ce qui pour moi est un gage de stabilité. Et si nous sommes associés en tant que fédération à leur réflexion, nous ne le sommes pas à leurs décisions.

Propos recueillis par Caroline Cordier et Jean-Bernard Gervais

Réorganisation interne de la FHP, rapprochement avec le Synerpa, méthode plus offensive...
Réorganisation interne de la FHP, rapprochement avec le Synerpa, méthode plus offensive...

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15 septembre 2014 1 15 /09 /septembre /2014 06:48

http://www.lequotidiendumedecin.fr/actualite/hopital/la-fhp-cible-la-loi-de-sante-et-reclame-des-economies-sur-l-hopital

~~Avec la loi de santé en préparation, la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) en est convaincue, le gouvernement se trompe de réforme. Et rate une occasion de restaurer l’efficience du système sanitaire. Un point en particulier scandalise les cliniques : l’interdiction des dépassements d’honoraires dans le cadre du futur service public hospitalier. La FHP a réuni ses troupes ce jeudi à Paris, pour une journée de rentrée. Le ton des interventions était musclé. « Ce service public hospitalier, c’est une agression vis-à-vis du secteur privé, s’est exclamé Lamine Gharbi, nouveau président de la FHP. Il va instaurer une double tarification [public et privé] imparable, non contestable. Ça deviendra la Bible. Comme je dis souvent, hôpital silence, on dépense ». Gharbi : « J’ai l’impression que c’est la FHF qui a écrit la loi » L’impression d’une loi rédigée pour avantager l’hôpital public est largement partagée par les syndicats de médecins libéraux. « Cette loi est faite pour détruire l’exercice libéral. C’est plus qu’une étatisation, c’est une bolchevisation », a lancé le Dr Roger Rua, président du Syndicat des médecins libéraux (SML). L’idée d’une mobilisation commune cliniques et praticiens fait son chemin. « J’ai l’impression que c’est la FHF [Fédération hospitalière de France] qui a écrit la loi, a poursuivi Lamine Gharbi. (...) La ministre a de la chance, elle fait le front uni entre l’hospitalisation privée et les médecins libéraux ». 14 milliards d’euros à économiser en ciblant les hôpitaux La FHP propose une série de mesures afin de rendre le système plus efficient. « On ne demande pas un euro de plus pour l’hospitalisation privée », prévient Lamine Gharbi. Pas un euro de plus pour les cliniques, mais des milliards en moins pour les hôpitaux : la FHP demande la suppression du tarif journalier de prestation, l’alignement des coûts de prise en charge du public sur ceux du privé, l’arrêt immédiat du financement des déficits, et la baisse de l’ONDAM hospitalier public. Soit, selon le calcul de la Fédération, 14 milliards de gisement potentiel. La FHP suggère généreusement d’étaler ces économies sur cinq ans, à raison de 2,8 milliards d’euros d’économie par an. « C’est tout à fait faisable », insiste Lamine Gharbi. Qui défend la méthode forte : « Il faut forcer les hôpitaux à se restructurer ». La FHP propose en outre de séparer les missions de régulation et de financement en région (« Les ARS sont très souvent sous la coupe des politiques, maires ou députés, sur les territoires »), créer un service territorial de santé au public ouvert à tous (« Nous sommes lassés de constater que nous sommes la variable d’ajustement »), harmoniser les règles fiscales entre les deux secteurs hospitaliers, et introduire une rémunération des soins à la qualité. Delphine Chardon

La FHP cible la loi de santé et réclame des économies sur l’hôpital.

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14 septembre 2014 7 14 /09 /septembre /2014 06:44

http://www.lesechos.fr/economie-france/social/0203749762106-medecins-liberaux-et-cliniques-sinsurgent-contre-la-future-loi-touraine-sur-la-sante-1039250.php

~~Le recentrage du système sur l’hôpital public inquiète la CSMF et les cliniques.

~~Le principal syndicat de médecins libéraux, la CSMF, menace de s’engager dans « un conflit dur » si le gouvernement ne modifiait pas sa copie sur la future loi santé.

~~ A en croire les médecins du privé, l’étatisation du système de santé est en marche. Ce jeudi, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), qui parle au nom des généralistes et des spécialistes, a tenu une conférence de presse de combat. Le projet de loi Touraine sur la santé, bouclé à la fin juillet et transmis au Conseil d’Etat, est « un projet dangereux pour le système de santé », a martelé Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF. « Comme en 1995-1996 avec les ordonnances Juppé, comme en 2009 avec la loi Bachelot, la CSMF se mobilisera pour combattre ce projet funeste », a-t-il menacé. Il n’y a pas grand-chose qui trouve grâce aux yeux du syndicat dans ce projet, dont on ne connaît pas encore les termes définitifs – il doit être présenté en Conseil des ministres vers la fin du mois. Généralisation du tiers payant, transfert de certaines tâches médicales à des non-médecins, inspections surprises pour s’assurer qu’il n’y a pas de refus de soins… Autant de dispositions qui hérissent le poil des libéraux. Mais ils critiquent avant tout le cœur du projet, le recentrage du système de soins sur l’hôpital public. Patte blanche et sauf-conduit La loi crée un « service public hospitalier », qui doit remplacer les « missions de service public » instaurées par Roselyne Bachelot en 2009. Alors que, jusqu’à présent, les établissements publics comme privés concouraient à la même « mission » sur le terrain, les Autorités régionales de santé, qui sont en quelque sorte des « préfets de la santé », décideront qui est admis à faire partie de ce nouveau service public hospitalier. Et si les hôpitaux publics bénéficient d’une sorte de sauf-conduit, pour le secteur privé, il faudra montrer patte blanche. Notamment, craignent les médecins libéraux, en rognant sur leurs revenus. « Les compléments d’honoraires seront interdits, ce qui revient à interdire le secteur 2 », s’exaspère la CSMF. Même son de cloche à la Fédé­ration hospitalière privée (FHP), dont le nouveau président Lamine Gharbi présentait, ce jeudi, un véritable réquisitoire contre la dérive budgétaire de l’hôpital public. La FHP fourbit ses armes en attendant le texte du projet de loi et promet de ne lésiner sur aucun moyen pour faire reculer le gouvernement – recours juridiques ou nouvelle grève des stages infirmiers, comme en mars. « On crée un droit de naissance pour les hôpitaux publics », s’indigne Lamine Gharbi. Pour les cliniques privées, les enjeux du service public hospitalier sont essentiels. Il faudra probablement être labélisé pour être servi en priorité en IRM ou en scanner. Et la même règle risque de s’appliquer pour obtenir certaines subventions spécifiques.

Médecins libéraux et cliniques s’insurgent contre la future loi Touraine sur la santé.
Médecins libéraux et cliniques s’insurgent contre la future loi Touraine sur la santé.

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12 juillet 2014 6 12 /07 /juillet /2014 10:35

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29 juin 2014 7 29 /06 /juin /2014 21:19

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21 juin 2014 6 21 /06 /juin /2014 20:46

~~POUR INFO >

Bonjour à toutes et tous,

> En ce moment ont lieu des négociations entre patrons et syndicats sur les établissements privés de la FHP à Paris. Afin de donner plus de poids à nos représentants syndicaux un appel à la grève a été lancé pour le 25 juin. Il est indispensable que le plus grand nombre de salariés de ces établissements se manifestent.

> Les syndicats patronaux veulent supprimer la convention collective actuelle (CCU), supprimer les coefficients et la valeur du point, fusionner les filières administratives et soignants ( donc supprimer l'augmentation de nos coefficients tous les ans pour les remplacer par une augmentation de salaire tous les 3 ans qui bien sûr sera inférieure), supprimer les fériés passifs et diminuer notre prévoyance (ou augmenter nos cotisations).

> Un rassemblement est prévue à 9h le 25 juin devant le Pôle Santé République pour se diriger ensuite vers l'ARS. Il faut que nous soyons un maximum de salariés pour faire entendre nos voix jusqu'à Paris par l'intermédiaire des médias. Nous serons avec les cliniques de la plaine, +/- les chandiots et le PSR.

> Pour les modalités pratiques, le préavis de grève démarre le 24 juin à la prise du service de nuit (ou de l'astreinte) et se termine le 26 au matin à la fin de la garde de nuit ( ou de l'astreinte). Vous n'êtes pas obligés d'avertir votre hiérarchie. C'est à elle de prendre les dispositions nécessaires. La Direction a été avertie de ce préavis.

> Vous avez le choix de faire la grève ou pas mais si vous êtes de repos, retrouvons nous toutes et tous au PSR à 9h!(les enfants sont les bienvenus) Il faut passer par les medias et être nombreux pour que les syndicats patronaux nous entendent et cèdent du terrain. Faites passer ce message à tous vos contacts qui travaillent à la clinique; que tout le monde soit conscient de notre avenir si nous ne réagissons pas.

> En fichiers attachés, vous trouverez le dernier compte-rendu des négociations ( rigolez un bon coup pour ne pas pleurer/ pour info la dernière fois qu' il y a eu augmentation de la valeur du point c'était en 2010) et un tract qui reprends ce que je viens d'écrire.

Un rassemblement est prévu à 9h le 25 juin devant le Pôle Santé République pour se diriger ensuite vers l'ARS.

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7 juin 2014 6 07 /06 /juin /2014 06:45

Bonjour,

Nous vous faisons parvenir par ce mail pour la seconde fois le tract et la pétition concernant la FHP.

Nous vous demandons donc de bien vouloir distribuer, transmettre, motiver la signature de la pétition, de distribuer au plus large le tract pour aider à une plus grande mobilisation.

Les Organisations Syndicales se réunissent mensuellement en Commission Paritaire au siège de la FHP (Fédération Hospitalière Privée). Aujourd’hui les motifs d’insatisfaction et les raisons d’exprimer notre mécontentement ne manquent pas. Nul besoin de catalogue pour illustrer les réalités de nos conditions de vie et de travail dégradées... 

15% de perte du pouvoir d'achat depuis 10 années !!!

MOBILISONS NOUS DANS LES ÉTABLISSEMENTS ET ORGANISONS UN RASSEMBLEMENT DEVANT LES LOCAUX DE LA FHP LORS DE LA COMMISSION MIXTE PARITAIRE DU 25 JUIN 2014.

POUR FAIRE ABOUTIR NOS REVENDICATIONS, SIGNONS MASSIVEMENT LA PÉTITION

 

 

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31 mai 2014 6 31 /05 /mai /2014 07:21

http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/05/27/cliniques-privees-une-concentration-opportune_4427210_3234.html

 

 

Que se passe-t-il dans l'univers ouaté des cliniques privées ? En l'espace de quelques semaines, deux nouveaux acteurs ont surgi aux deux premières places des groupes français d'hospitalisation privée. Au moment où Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé, impose de nouvelles économies à l'hôpital public – pour lequel une étude révèle l'opacité des tarifs et leurs inégalités –, le secteur privé reprend de plus belle son mouvement de concentration.

Le groupe australien Ramsay Health Care, épaulé par la filiale assurances duCrédit agricole, a annoncé le 12 mai être entré en négociations exclusives jusqu'au 6 juin pour racheter la Générale de santé. Le premier groupe français de cliniques privées, qui possède 75 établissements, était depuis 2007 contrôlé à plus de 80 % par des investisseurs italiens (le docteur Antonino Ligresti avec les groupes financiers De Agostini et Mediobanca). Ramsay compte plus de 150 établissements dans le monde, dont 40 en France où il est présent depuis 2010. Cette acquisition, qui nécessitera le lancement d'une OPA, se fait au prix de 945 millions d'euros (1,5 milliard d'euros avec la dette). Le 28 avril, un premier rachat avait secoué le Landerneau. Celui du groupe Médi-Partenaires par Médipôle Sud santé et le fonds d'investissement Bridgepoint. Un mariage qui va donnernaissance au nouveau numéro deux français, fort de soixante établissements.

 

Le phénomène de concentration n'est pas nouveau dans un secteur encore très morcelé. On totalise près de 1 100 cliniques en France. « Mais on entre dans une seconde phase de gains de productivité, avec probablement des fermetures d'établissements et de lits », analyse Frédéric Bizard, économiste de la santé qui enseigne à Sciences Po.

Jusqu'à aujourd'hui, les six premiers groupes privés étaient détenus par des fonds d'investissement. Ils ont appliqué des règles classiques pour en retirer le maximum de bénéfices : centralisation des achats, mutualisation des investissements, organisation du travail plus souple, vente des murs, etc. Le cycle de financiarisation a encouragé la création de réseaux de cliniques qui on faitmonter le niveau de qualité et d'efficience du secteur privé. Revers de la médaille, certains groupes, sans doute trop pressurés par leurs actionnaires, sont aujourd'hui fragilisés, fortement endettés sans patrimoine immobilier pourcompenser. C'était notamment le point faible de la Générale de santé.

 

Car l'équation économique a changé en dix ans même si le secteur reste à faible risque et solvable puisque l'assurance-maladie verse 90 % des recettes des établissements privés. Les 10 % restant sont essentiellement assurés par les mutuelles complémentaires, les patients n'étant de leur poche que pour quelques pour cents. Mais les tarifs des actes médicaux et des hospitalisations, fixés par la puissance publique, subissent de fortes contraintes, déficit de la Sécurité sociale oblige. La rentabilité des cliniques privées n'est plus ce qu'elle était. Tous les clignotants sont au rouge : le bénéfice net et le résultat d'exploitation baissent, l'endettement progresse et les investissements régressent. Près d'une clinique sur trois est déficitaire.

50 % DES OPÉRATIONS CHIRURGICALES

Nous sommes à un tournant. Ce n'est pas un fonds d'investissement qui rachète le numéro un français, mais un professionnel de la santé fondé en 1964. Dans la prochaine étape de rationalisation, le choix des stratégies médicales et des filières de soins seront sans doute plus déterminants que les seuls efforts de gestion.

Le secteur privé, qui assure 50 % des interventions chirurgicales en France, possède de sérieux atouts, malgré la rigueur tarifaire. Notamment face à la lourdeur de gestion des hôpitaux publics. Alors que le développement de la chirurgie ambulatoire (le patient sort le jour même de l'intervention) est une priorité des autorités sanitaires, le secteur privé y a déjà basculé pour 50 % de ses actes alors que le public est à moins de 40 %.

 

L'intérêt de cette médecine moins invasive et moins coûteuse (le rapport est de 1 à 3 pour une opération similaire en hospitalisation classique) est de faire faire des économies non seulement à l'assurance-maladie mais aussi aux établissements.Or, le privé a plus de souplesse que le public pour gérer ses restructurations immobilières (l'ambulatoire nécessite moins de chambres) et sociales (moins de personnel). « La place exceptionnelle du privé dans l'hospitalisation est une spécificité française », note Claude Le Pen, directeur du master Economie et gestion de la santé à Paris-Dauphine. Selon lui, le public et le privé sont complémentaires. Mais la France peine à assumer cette mixité « et régule demanière assez brutale » le privé, estime M. Le Pen.

Alors que le besoin de contrôler les dépenses de santé est plus fort que jamais, le mouvement de concentration dans le privé et les efforts imposés au public sont peut-être l'occasion de réfléchir à une meilleure coordination de l'offre de soins, sans faire du statut de l'établissement une question préalable. Sollicité, le cabinet de Mme Touraine refuse de commenter la création de ces deux nouveaux poids lourds du privé, en expliquant que « cela relève de la sphère privée ». Pas tout à fait, justement !

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26 mai 2014 1 26 /05 /mai /2014 07:20

Nous tenons à votre disposition le compte rendu de la CMP FHP du mois d'avril.

Compte rendu FHP de la CMP du mois d'avril.

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