Le groupe est bien placé pour continuer de participer à la concentration du marché européen en dupliquant son savoir-faire français. D’ici dix ans, l’international représentera la moitié de l’activité. Le bénéfice par action devrait croître de plus de 15 % par an.
Après avoir multiplié sa taille par douze en treize ans (et le cours de l’action par huit) pour atteindre 1,6 milliard d’euros de facturations en 2013, Orpea aborde une nouvelle phase d’expansion. Le coup d’envoi a été l’entrée au capital (15,9 %) du premier fonds de pension canadien CPPIB, fin 2013. En effet, si Orpea a commencé, dès 2004, à exporter son modèle performant en Italie, en Belgique, en Suisse et en Espagne, son activité en France représentait encore 85 % des ventes en 2012.
Au cours du premier semestre 2014, l’acquisition du suisse Senevita et celle de Silver Care, en Allemagne, où le groupe n’était pas présent, l’ont hissé au rang de numéro deux dans ces pays. En apportant 20 % de chiffre d’affaires additionnel en cumulé en année pleine, ces opérations traduisent l’accélération de l’internationalisation d’Orpea. Cerise sur le gâteau, la création d’un premier établissement à Nanjing, en Chine, pourrait constituer un tremplin pour le groupe à moyen terme. D’ici dix ans, la direction compte bien réaliser 50 % de l’activité du groupe hors de France.
L’action a été multipliée par huit en 13 ans, et alors ?
En 2014, les deux acquisitions vont contribuer à l’objectif de 1,9 milliard de facturations, soit une croissance annuelle de 20 % (contre une moyenne de 14 % sur les trois dernières années). Elles auront un impact positif sur le bénéfice par action dès cette année. Point fort, le réservoir de croissance d’Orpea reste le plus important du secteur, avec 9.000 lits en restructuration, soit environ 30 % de son réseau exploité (contre 16 % pour le concurrent Korian-Medica). De quoi assurer un rythme de croissance interne estimé entre 6 % et 7 % par an sur les prochains exercices.
Une valeur de fond de portefeuille peu risquée
Si l’international contribue, pour le moment, moins que la France à la rentabilité d’Orpea (la rentabilité d’exploitation des autres pays était encore inférieure de 7,5 points à celle de l’Hexagone en 2013), son potentiel de progression n’en est que plus grand. Depuis trois ans, la marge opérationnelle d’Orpea a progressé pour atteindre le niveau élevé de 14 % en 2013, grâce à l’arrivée à maturité (mise aux normes du groupe) d’un grand nombre d’établissements. Pour 2014, elle devrait rester stable, en raison de l’intégration des acquisitions. En revanche, nous visons une hausse moyenne de 17 % par an du bénéfice par action sur la période 2014-2016.
Les investisseurs qui s’étaient désintéressés du secteur entre 2010 et 2012, craignant un durcissement réglementaire en France, qui n’a pas eu lieu, l’ont redécouvert en 2013. Le titre, qui vient d’intégrer l’indice européen Euro Stoxx 600, a gagné 27 % l’année dernière. « Orpea reste un bon support pour jouer le thème du vieillissement de la population, la société a rarement déçu et n’a pas d’à-coups dans son activité. Sondéploiement en Chine, qui pourrait s’accélérer, est un bonus », observe Alexia de Lylle, gérante chez Pluvalca Small Caps.