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~~CHALONS-EN-CHAMPAGNE (51). Suite à un challenge sur le réseau social, trois salariées ont perdu leur emploi cet été à la résidence d’Automne. De son côté, la direction assume pleinement son choix.
~~«J’ai posté la vidéo un vendredi 13. Il faut croire que cela ne m’a pas porté chance », lance-t-elle. Avec deux compagnes d’infortune, cette Châlonnaise qui a perdu son emploi souhaite conserver l’anonymat avant de déposer plainte au conseil des Prud’hommes.L’origine de cette mésaventure ? Une vidéo postée sur Facebook. « J’ai participé au défi À l’eau ou un resto. J’ai fait ça à la Résidence d’automne où j’étais aide-soignante. On ne reconnaît pas les lieux, j’avais fini mon service et j’ai posté cela sur mon compte privé », détaille la jeune femme. Problème, la direction tombe sur l’objet de la polémique. L’effet est immédiat. « J’ai été mise à pied le 27 juin et licenciée le 15 juillet pour faute grave », assure-t-elle, le ton sévère. Celle qui a jeté le seau d’eau ? Virée. Celle qui filmait ? Son CDD a été rompu. « Nous n’avons rien fait de mal. Une collègue nous a dénoncées », lâche-t-elle en colère. Pire, elle pointe directement une cadre de santé qui aurait placé ces aides-soignantes au centre de la cible. « Il y a eu des propos diffamatoires, du harcèlement moral. On peut le prouver », embraye-t-elle. Du côté de la direction de la Résidence d’automne, on préfère également conserver l’anonymat. Preuve que le sujet est sensible. « Nous avons vu la fameuse vidéo et notre aide-soignante attachée à un fauteuil roulant, avec des bas de contention. D’autres personnes sur les images étaient encore sur leur temps de travail. Nous parlons donc d’un abandon de poste. Nous y avons vu une atteinte à la dignité de la personne âgée. Les faits ont été remontés auprès de Korian-Medica, qui détient ce site. Les avertissements ont été fixés selon la gravité des faits et certaines personnes ont ainsi perdu leur emploi », détaille un représentant de la Résidence d’automne. Quant aux accusations de harcèlement moral et les propos diffamatoires, les dirigeants donnent une toute autre version des faits. « Chaque salarié a été convoqué pour que la décision soit expliquée, détaillée. Leur histoire est cousue de fils blancs. Le gros souci, c’est que leur ligne de défense, c’est attaquer la direction. C’est du niveau des caniveaux », tire-t-on à boulets rouges dans la rue Bichat. Erreur de jeunesse, décision abusive, l’histoire devrait trouver son épilogue au conseil des Prud’hommes. Les licenciés sont en phase de constitution de leurs dossiers. « Nous n’avons pas peur », rétorque-t-on à la résidence. Pour l’un des deux camps, cela sera la douche froide. Et sans défi.