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18 mars 2018 7 18 /03 /mars /2018 17:40

Korian veut passer d'opérateur d'Ehpad à "opérateur de services"


Publié le 15/03/18 - 17h50 - HOSPIMEDIA

Hasard du calendrier, Korian a présenté les résultats financiers de l'exercice 2017 au cœur d'une actualité chargée. Au lendemain de la remise du rapport Iborra-Fiat et le jour même de la grève nationale des Ehpad et du domicile, Sophie Boissard, sa directrice générale, a évoqué les grands enjeux du secteur et la place que le groupe entend y jouer.

"Être à la pointe des évolutions du secteur." C'est en ces termes que Sophie Boissard, directrice générale (DG) de Korian, a présenté la volonté du groupe en matière de prise en charge des personnes âgées. Cette "ambition extrêmement claire", a-t-elle précisé à l'occasion de la présentation des résultats consolidés 2017 du groupe ce 15 mars, tient en deux mots : offre intégrée.

Afin de répondre à l'objectif de 4% de croissance du chiffre d'affaires France en 2020 et aux nouveaux besoins qui se font jour, le groupe envisage de se concentrer sur deux axes : le déploiement de nouvelles stratégies sur le champ des Ehpad et des cliniques SSR, mais aussi l'incursion dans le secteur du domicile. Sophie Boissard annonce la couleur : "Notre ambition n'est pas d'être un opérateur de maison de retraite mais un opérateur de services pour mieux accompagner les personnes âgées et leur entourage dans la durée."

Adapter les formes de prise en charge... pas le ratio soignant

Interrogée sur les conclusions de la mission Iborra-Fiat et la formalisation d'un ratio soignant-résident (lire notre article), Sophie Boissard s'est montrée, à l'instar de la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn deux jours plus tôt (lire notre article), peu enthousiaste. "Le ratio de personnel soignant ne peut pas être considéré comme l'alpha et l'omega", a-t-elle notamment souligné en évoquant le "cauchemar" que représente la réglementation existante en la matière en Allemagne. Donnant pour exemple "les équipes [qui] passent deux heures par jour à documenter qui a fait quoi et pour s'assurer que le ratio est bien respecté", la directrice a notamment souligné ses effets pervers : des lits vides malgré la demande, faute de ratio de personnel tenu.

Fonctionnement en filière, télémédecine, rôle du médecin coordonnateur... Alors que les voix s'élèvent pour dénoncer un système à bout de souffle, la DG du groupe a donc souligné sa préférence pour un travail sur les formes de prise en charge qui "se doivent d'être adaptées". Korian a ainsi insisté sur sa volonté d'adapter son cœur de métier à la prise en charge de la grande dépendance et Alzheimer — un "enjeu immédiat" pour répondre au besoin de haute intensité des soins — ainsi que sur la digitalisation. Encore "aux débuts" en la matière, le groupe ne s'en cache pas : qu'il s'agisse de solutions de communication entre familles et résidents, de plateformes de partage de données des résidents et patients, de bâtiments connectés ou d'applications de remplacement, "il est évident que la digitalisation va changer les standards de confort", a encore précisé sa directrice.

 

Domicile et logement intermédiaire : 25% de croissance d'ici 2019

À l'image de l'acquisition récente de la société d'habitat partagé Âges & Vie (lire notre article), le groupe, par ailleurs déjà investi sur le champ des résidences séniors, entend également faire de la prise en charge des personnes âgées moins dépendantes un second champ d'expansion. Objectif : poser les bases de plateformes ressources pour construire un nouvel écosystème. À cet égard, Korian s'est notamment dit attentif à d'éventuelles opportunités de rachat de jeunes sociétés d'habitat partagé, sans exclure la possibilité de déploiement de tels services en organique.

Cette stratégie, estime le groupe, devrait ainsi lui permettre de contribuer à hauteur de 25% de la croissance du secteur France Séniors d'ici 2019. La gestion des recettes, avec la mise en place d'une "offre cœur" et l'adaptation des services et des tarifs à la grande dépendance devrait pour sa part participer pour 35% de la croissance, derrière la reconfiguration du parc (40%). Côté France santé, l'accent sera porté sur l'ambulatoire, la reconfiguration du parc immobilier et la constitution d'un réseau de cliniques gériatriques qui aujourd'hui "fait défaut".

 

Objectif de chiffre d'affaires 2018 à 5,5%

Côté financier enfin, le groupe a confirmé une croissance du chiffre d'affaires de l'ordre de 5% à 3,135 milliards d'euros (Md€) pour 2017, en cohérence avec les objectifs affichés, ainsi qu'une progression du résultat net part groupe de 24,4% à 163 millions d'euros (M€) et une marge opérationnelle en progression de 30 points à 14%.

"Confiante dans la capacité du groupe à dépasser les objectifs du plan Korian 2020", Sophie Boissard a néanmoins d'ores et déjà anticipé une plus faible rentabilité avec une marge opérationnelle "un peu en retrait" sur l'exercice 2018. Impliqué par la baisse du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) d'1 point (représentatif d'une perte de 5 à 6 M€ sur l'année), d'une baisse des tarifs SSR mais également du coût de restructuration de son réseau, l'effet, a-t-elle néanmoins assuré, sera compensé "dès 2019" une fois les projets financiers à maturité. Et d'annoncer à ce titre un objectif de 5,5% de croissance pour 2018 et une révision à la hausse des objectifs de marge opérationnelle à 14,3% en 2019 et près de 15% en 2010.

Agathe Moret

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Vos réactions (1)

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Régis SIMONNET 16/03/2018 - 08h33

Une position intelligente à tous points. Depuis le besoin des personnes moins dépendantes (en nombre majeur). Depuis des ressources territoriales. Depuis une analyse entrepreneuriale où le projet stratégique est dynamique et non d’abord réducteur.

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