Nangis : les grévistes de la maison de retraite disent non au rapprochement avec Provins

Près de 90 % des salariés débrayent ce vendredi contre un regroupement avec l’hôpital de Provins, dans le cadre de la création d’un groupement hospitalier de territoire.
Ils veulent faire entendre leur voix, alors que le conseil d’administration de l’établissement doit se réunir ce vendredi après-midi. Près de 90 % des 75 salariés de l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) Les Patios, à Nangis, sont en grève ce vendredi, avec l’appui de l’Union syndicale départementale CGT.
Ils manifestent contre l’intégration de leur maison de retraite dans un futur groupement hospitalier de territoire (GHT) créé autour de l’hôpital de Provins. « L’hôpital Léon-Binet, qui avait eu une dérogation pour ne pas intégrer un GHT de santé, vient de recevoir une nouvelle dérogation d’une durée illimitée, explique Soisick Parenthoine, la secrétaire générale de l’USD CGT. Pour ne pas être absorbé dans un GHT à l’avenir, ils en créent un autour de Léon-Binet et regroupent les associations, les maisons de retraite et toutes les petites structures, de manière à grossir. »
Depuis qu’ils ont appris la nouvelle début février, les salariés craignent donc pour les emplois. « En cas d’absorption, avec la mutualisation envisagée des secrétaires, de la lingerie, de la cuisine… aura-t-on encore besoin de tout ce personnel ? », s’interroge Tiphanie Sanchez, déléguée locale de la CGT.
Soutenus par le maire PC
L’Ehpad, qui accueille actuellement 75 résidents pour une capacité de 83 lits, fonctionne pour le moment en direction commune. Avec un directeur gérant les Ehpad de Nangis, Donnemarie-Dontilly et Provins.
Les salariés veulent conserver cette structure. « Nous voulons rester en direction commune », affirme Elodie Sebaihi, autre déléguée CGT des Patios. « Cela permet de faire de petites économies, appuie Soizick Parenthoine. Mais il faudrait simplement donner plus de moyens aux Ehpad pour soigner les résidents comme il se doit. »
Michel Billout (PC) soutient les grévistes. « Je partage les inquiétudes du personnel, indique le maire de Nangis, qui préside le conseil d’administration de la maison de retraite. Je ne suis pas sûr que cela ait beaucoup de sens de créer un GHT autour de l’hôpital de Provins. Travailler en coopération, oui, mais la nécessité d’un groupement est à démontrer. Quand on voit les dégâts sur les GHT au Sud du département, avec la fermeture de la maternité de Montereau, on peut facilement imaginer pourquoi le personnel est inquiet pour son avenir. »
Pour Olivier Lavenka (LR), qui avec Christian Jacob (LR), président du conseil de surveillance de l’hôpital, ont milité à la tête de la municipalité pour que Léon-Binet puisse rester « maître de son destin », on voit au contraire voit ce rapprochement d’un bon œil. « Ils sont déjà en direction commune avec l’Ehpad de l’hôpital, donc, cela a du sens », dit-il.