Mort d'une femme de 82 ans dans un Ehpad de Fréjus, un résident soupçonné.
Une pensionnaire d’un Ehpad de Fréjus, une femme de 82 ans, aurait été étranglée ou étouffée par un autre résident dans la nuit du mardi 25 au mercredi 26 février. Le drame a eu lieu vers 3 heures 30 dans un des salons communs de l'établissement. Les images de vidéosurveillance le montrent s’approcher de la victime qui somnole dans un des fauteuils du salon. L'homme prend son tee-shirt pour l’étrangler ou l’étouffer, les images ne sont pas nettes et l'autopsie devra le déterminer. Le retraité a été hospitalisé ce mercredi en psychiatrie. Son état n’est pas compatible avec une garde-à-vue.
La police est prévenue au petit matin
Le personnel de nuit de l'Ehpad découvre la victime quelques minutes plus tard lors d'une ronde et la ramène dans sa chambre. Les agents se rendent-ils immédiatement compte que la pensionnaire est décédée ? Font-ils le lien avec l'homme retrouvé déambulant nu dans les couloirs ? L'enquête devra également le déterminer car la police n'est prévenue qu'en début de matinée. Le procureur adjoint et le médecin légiste se sont rendus sur place. Les enquêteurs du commissariat de Fréjus ont saisi les images de vidéosurveillance, le serveur informatique de l'Ehpad et le dossier médical du résident, arrivé il y a un mois et demie avec sa femme dans cet établissement. Le procureur de la République de Draguignan précise qu'une expertise psychiatrique aura lieu dans les jours qui viennent pour déterminer si le discernement du retraité était aboli au moment des faits.
Etrange silence après un viol dans un Ehpad creusois
Trois semaines après les faits, la rumeur s’est largement répandue à Dun-le-Palestel lorsque. "Après dix minutes de tergiversations, elle me dit enfin ce qu'il s'est passé. Elle m'annonce qu'un dimanche, une aide-soignante a vu un monsieur avec le pantalon baissé et son sexe dans la bouche de ma mère. On a attendu trois semaines pour me dire ça, c'est insupportable. L'ARS me dit qu'on aurait du me prévenir plus rapidement."
Personne n'est prévenu, pas même le procureur de la République
L’Agence régionale de santé, elle, est mise au courant des faits deux semaines plus tard, par l'intermédiaire d'un syndicat. L’ARS apprend aussi que la directrice de l’établissement n’a pas prévenu le procureur de la République, alors qu'elle en a l'obligation.
Face aux enquêteurs, la jeune femme explique qu’avant de communiquer, elle a d’abord voulu réunir des éléments médicaux. Pourtant, le médecin traitant de la victime qui vient la visiter quelques jours plus tard n’est pas non plus mis au courant.
"On n'a pas réglé le problème, on l'a déplacé"
Élément accablant ; l’agresseur n’est pas à son coup d’essai. Entre son admission, dans l’unité fermée de l’Ehpad fin 2017, et le viol d’avril 2019, il a agressé sexuellement plusieurs résidentes. Une douzaine de faits au total. "C'est une petite aide-soignante qui m'a dit qu'on avait déplacé le problème. Mais on n'a pas réglé le problème. Après le viol de ma mère, le personnel avait consigne de ne rien dire".
Malgré l’accumulation des agressions, la direction n’a pas non prévenu la famille de l’agresseur. Le fils se dit outré par ce silence. Pour l’instant, une seule plainte a été instruite, celle de la famille de la victime, classée sans suite, l’agresseur étant pénalement irresponsable.
"Il y a des violences, y compris sexuelles, dans d'autres Ehpad creusois" - Laurent Margueritat de la CGT
La directrice de l’Ehpad de Dun-le-Palestel n'a pas répondu à nos sollicitations, et l’ARS refuse de communiquer sur une affaire en cours d'instruction, ce qui laisse entendre qu'une enquête administrative a été diligentée.
C'est le syndicat CGT qui est à l'origine de la médiatisation de l'affaire. Son secrétaire départemental Laurent Margueritat assure qu'il y a "des violences dans les Ehpad creusois, notamment sexuelles. On ferme des unités spéciales dans les Ehpad qui permettaient d'isoler des personnes potentiellement dangereuses. Et puis surtout, _il n'y a pas assez de monde pour encadrer, il faudrait doubler les effectifs, en particulier des aide-soignantes_. Ca fait plus d'un an que les personnels sont mobilisés sur ces questions."