l'affaire du jeune CDD dont le contrat n'avait pas été renouvelé, vraisemblablement à cause d'un piercing. Aujourd'hui, des dossiers sous le bras à ne plus savoir qu'en faire. Hadjila Zouggache, déléguée syndicale CGT et aide-soignante à la maison de retraite, dénonce point par point : un litige à propos d'une salariée à qui l'on refuse un congé pour l'enterrement de son oncle décédé, des CDD auxquels on refuse quasi systématiquement la prime d'assiduité. Et, en vrac, de dangereux dysfonctionnements.

Le pire de tous, ce sont les ascenseurs, pas conformes sur toute la ligne et vieux de 20 ans. Tant est si bien qu'à chaque panne, les réparateurs tardent à trouver les pièces nécessaires. « Ils nous ont dit qu'elles n'existaient plus », élucide-t-elle. Et les avis de passage, à en croire les documents produits sous nos yeux, sont nombreux : 30 en 2011, déjà 8 cette année. Avec 90 % des seniors en fauteuil roulant, « il est essentiel de les faire monter et descendre par ascenseur ».

Même topo pour la chaudière, dont seulement l'un des deux circulateurs thermiques fonctionne, ou le groupe électrogène, plus aux normes. « Toute une série de résidents dépendent pourtant d'une aide en oxygène », râle la déléguée. Que dire des « bips » d'alarme ? Les trois quarts d'entre eux ne fonctionnent plus depuis presque un an. « Indigne. » Dans le même temps, le nombre de chutes des résidents, obligés de se déplacer, n'arrête pas d'augmenter. Pas de budget prévu avant 2013, croit-elle savoir, ce que la directrice de l'établissement, Marion Fourier, conteste. « C'est notre dossier le plus avancé, assure-t-elle. On a constaté le problème en fin d'année dernière, on est en train de rencontrer des prestataires » et, sitôt le marché conclu, l'affaire sera résolue. Cette année donc, en même temps que la chaudière qui se verra greffer de nouvelles pièces.

Des budgets parsemés

Pour le reste c'est vrai, et malgré les propositions de la direction, il faudra attendre. 2013 pour le groupe électrogène, qui « a le mérite d'exister », parce que le groupe a jugé l'équipement d'autres structures prioritaire 2015 pour la mise aux normes des ascenseurs. « Les pannes existent mais elles sont très ponctuelles et immédiatement prises en charge, soulève Marion Fourier. Les résidents ne sont pas en danger. » Il n'empêche qu'un petit financement est prévu cette année pour ajouter des capteurs au niveau des portes de l'ascenseur. Un début de retour à la norme.

« On doit bien un minimum aux familles, vu le prix qu'elles payent », insiste Hadjila Zouggache, dépitée parce que le courrier qu'elle a fait parvenir au début du mois au directeur général du groupe, puis le mail, étaient jusqu'alors restés lettre morte. Une réponse serait partie lundi. « Je ne suis pas en train de demander des choses qui dépassent l'entendement », s'étonne-t-elle. La directrice, en revanche, s'agace un peu : « Notre quotidien n'est pas catastrophique. Les installations sont vieillissantes, c'est vrai, mais elles ne tombent pas non plus en panne tout le temps et pour pallier, nous avons des contrats de maintenance adéquats. » Insuffisant pour la déléguée syndicale. Pour Hadjila Zouggache, une chose est sûre, « on n'est pas au bout de nos peines ». • A. CHA.