http://www.lariposte.com/les-maisons-de-retraite,1542.html
La mère de Madame F. est dans un EHPAD (Etablissement d’hébergement pour les personnes âgées dépendantes) depuis moins de 5 mois. Déjà, elle est amaigrie, affaiblie. Entrée fortement dépendante, ses difficultés d’expression et de compréhension empirent. Depuis peu, elle est devenue incontinente. Elle est victime, comme des milliers de personnes dépendantes (personnes âgées, handicapés, malades mentaux...) de « maltraitance passive » – ou maltraitance ordinaire.
Madame F. a contacté La Riposte après que l’assistante de vie qu’elle a embauchée pour prendre soin de sa mère (en complément du personnel de l’établissement) l’a retrouvée par terre baignant dans son urine. La maltraitance passive se décline de diverses manières : brutalité lors des toilettes,faute de temps, hygiène insuffisante, paroles humiliantes, dénutrition liée à l’absence d’aide lors de la prise des repas, infantilisation, ou encore soins forcés.
Les rapports et les témoignages sur ces violences physiques et morales se multiplient. Tel cet homme de 76 ans qui explique : « J’avais maigri de trois kilos. Ce n’était pas normal, alors le docteur m’a envoyé passer une radio. “Monsieur R., vous avez une bricole”. […] C’est comme ça qu’on m’a annoncé gentiment que j’avais un cancer. » [1] Ou cet homme de 87 ans, amputé d’une jambe, qui, gêné d’être lavé et habillé par une femme très jeune, s’est vu répondre : « Te fais pas de bile ni d’illusions, tu feras fuir les femmes ».
La mère de Madame F. subit, elle aussi, cette maltraitance quotidienne. Au début, les aides soignantes ne lui mettaient pas son appareil dentaire. Puis, lorsque Madame F. a insisté, elles le lui mettaient mais ne le lui enlevaient pas, la nuit. Finalement, l’appareil s’est cassé. Aucun dentiste ne se déplace en maison de retraite. Pour palier le manque de coordination entre les équipes soignantes, Madame F. a fini par afficher, dans la chambre de sa mère, les conseils et consignes la concernant : des choses simples, comme le fait qu’elle a l’épaule fragile et qu’il faut donc faire attention lorsqu’on la déplace. Malheureusement, sa mère a une petite corpulence et, pour gagner du temps, malgré les consignes de l’établissement, une seule aide soignante l’aide à se déplacer, au lieu de deux. Car l’origine du problème est clairement identifiée : le manque de personnel. Comment ne pas brusquer ces personnes âgées, et comment prendre en compte les besoins singuliers de chacun, lorsqu’il n’y a que deux aides soignantes pour coucher 80 personnes, sur deux étages ? Comment être disponible pour écouter lorsqu’on est épuisé, stressé ou sous pression ?
Parallèlement aux témoignages des patients, certains salariés se mobilisent et commencent à parler : erreurs de médicaments à cause de la fatigue, personnel de ménage réalisant des toilettes pour remplacer des aides soignantes... Comment ne pas passer, petit à petit, de soignant à gardien ?
Evidemment, les causes et les solutions ne sont pas exactement les mêmes selon que l’on parle des EHPAD publics, associatifs ou privés. Mais, au regard des « réformes » de la santé et des retraites visant à ouvrir tous ces secteurs aux capitalistes, on peut s’attendre à ce que la réforme sur la dépendance, « priorité du gouvernement » pour 2011, continue de détruire le service public en l’offrant aux grands groupes privés. Déjà, entre 1996 et 2003, le nombre de places dans les maisons de retraite du secteur privé a augmenté de 21 %, alors qu’il n’augmentait que de 4 % pour le secteur public. En 2003, 42 % des EHPAD relevaient du privé.
Les capitalistes ne s’y trompent pas. Oubliant bien vite que l’on parle d’êtres humains, de nos parents et grands-parents, le site internet defiscalisation-ehpad.fr se réjouit que le nombre des plus de 85 ans va presque doubler d’ici 2020, dont 35 % de personnes lourdement dépendantes. Parlant d’un marché connaissant un développement très important, il rappelle que « les EHPAD sont un des investissements les plus rentables dans l’immobilier » ! Enfin, il conclut : « Mieux qu’une défiscalisation, l’investissement dans un EHPAD est aujourd’hui le meilleur moyen pour se constituer une retraite complémentaire non fiscalisée », avec une rentabilité de 5 à 6 %.
Jacques Dellard, président du groupe Oméga, qui regroupe une dizaine d’EHPAD, prévoit déjà la suite : se rendant compte qu’une forte partie de la population n’a pas les moyens de « bénéficier des prestations de ses établissements », il parle d’ouvrir « des maisons de retraite low-cost » ! [2] De quoi faire rêver de nombreux capitalistes ! Effectivement, l’investissement est très rentable. En plus des indemnités payées par les patients ou leur famille, qui peuvent dépasser 2000 euros par mois, ces établissements reçoivent de fortes dotations du Conseil Régional et de la sécurité sociale, qui couvrent une grande partie de la masse salariale.
Mais plutôt que d’embaucher davantage de personnes qualifiées, ce qui ferait baisser la sacro-sainte rentabilité de l’établissement, les capitalistes de ce secteur préfèrent mettre sous pression le personnel, ce qui amène inéluctablement au développement de la maltraitance passive : atteinte directe à l’intégrité physique et morale des personnes dépendantes et à leur dignité. La Riposte envisage de publier une enquête plus détaillée et approfondie, lors d’un prochain numéro. Nous lançons donc un appel à témoignages. N’hésitez pas à nous faire part de vos expériences par mail à redaction@lariposte.com ou par courrier à La Riposte, BP 80378 - 75869 Paris Cedex 18.
Romain Kosellek (PCF Paris 18e)
[1] Cité d’une étude de 2005 de la DREES (Direction de la recherche des études de l’évaluation et des statistiques
[2] Interview sur objectifnews.tv
Vos réactions...
Les maisons de retraite : maltraitance, sous-effectifs – et gros profits !
Le 24 janvier 2011, par Bruno
Mais rassurez-vous, le gouvernement s’occupe de tout, avec la nouvelle loi sur la fin de vie, il résoudra souffrance, maltraitance et coûts sur les finances publiques. Quand le Capitalisme pense à vous, c’est pour le pire !
Les maisons de retraite : maltraitance, sous-effectifs – et gros profits !
Le 25 janvier 2011, par Jean-louis Charlot
Le pire est que tout est de la faute de l’autre : l’EHPAD se retourne contre le Conseil général, qui se retourne contre l’Etat, l’Agence régionale de Santé, etc. La maltraitance est insidieuse, rarement prouvable, d’autant que les familles ne sont souvent là que le week-end..... Et c’et le désert : impossible de parler à un responsable, sauf l’infirmière, souvent seul cadre de garde, sur qui tout retombe. Il faut imposer la résidence d’un cadre d’astreinte sur place .Le Conseil de la Vie Sociale ne peut être là en permanence pour entendre les doléances et les transmettre à l’Administration, avec un décalage préjudiciable au résident.
Les maisons de retraite : maltraitance, sous-effectifs – et gros profits !
Le 8 février 2011
Je trouve votre article extrêmement juste (je suis moi-même directrice de structures médico-sociales publiques). L’érosion au fil des ans des moyens accordés mettent en danger la sécurité des résidents et démotivent le personnel. A noter dans ces établissements un fort absentéisme (notamment dans le public) ou un turn over important dans le secteur privé, qu’il soit ou non à but lucratif. Cet état de fait peut être abominable à vivre au quotidien pour la directrice que je suis, ainsi que pour de nombreux collègues sommés de se taire. Malheureusement, ni les agences régionales de santé et encore moins les familles ne disposent de véritable levier pour enrayer le désengagement grandissant de l’Etat vis-à-vis des EHPAD, au profit de groupes privés très "intéressés" par le grand âge.
Les maisons de retraite : maltraitance, sous-effectifs – et gros profits !
Le 6 août 2011
je suis aide soignante dans un ephad.
Ce matin nous n’ étions que 3 pour faire les toilettes de 28 personnes, servir les petits déjeuners et les débarrasser, changer les pichets d’ eau des chambres, faire les lits, ouvrir les volets, vider les poubelles et les sacs de linge.. puis installer ces " résidents " en salle à manger, les aider à manger, donner les médicaments, puis servir le repas et les cafés, tout débarrasser, raccompagner les résidents en chambre, nettoyer la salle de restauration et la cuisine, faire la vaisselle et noter sur l’ ordi tout ça.. à 3 soignantes pour 28 personnes âgées dépendantes..
2 précisions :
- pendant toute la matinée les sonettes de gens qui appelaient n’ arrétaient pas, mais on on ne pouvait pas y répondre.-, trop débordées.
j’ ai fini à 14h50 au lieu de 14h20 ( horaire écrit sur mon contrat ) .bref : 1 demie heure de
BÉNÉVOLAT.
et aucune de nous trois n’ a fait de pause, ni pour boire un céfé, ni pour manger, ni pour aller aux toilettes.
J’ ai mangé chez moi à 15h30. ( j’ étais levée depuis 5h30 )
Demain on remet ça !
et j’ en suis dégoutée d’ avance !!
PS : le pire c’est qu’ avec la peur du chômage, on n’ ose pas se plaindre... et quand on se plaint c’est bien sûr nous qui sommes pas assez rapides, mal organisées, ... " pourquoi d’ autres y
arrivent ?!! "
( en zappant tout le côté relationnel et douceur, c’est vrai qu’ on va légèrement plus vite ..)
QUE FAIRE ????
Barbara
Les maisons de retraite : maltraitance, sous-effectifs – et gros profits !
Le 9 mars 2012, par Patricia du sud
Etant à la recherche d’un emploi et surtout voulant être utile et donner de l’attention aux personnes âgées, j’ai postulé à la maison de retraite près de chez moi. J’ai été accepté en CDD
pour des remplacements d’aide soignante bien qu’étant non diplômée... Ma joie s’est vite transformée en tristesse en voyant le peu de respect et de moyens qu’on accorde à nos ainées (et ça
fait que 4 jours que je travaille)... Comment voulez vous que chaque resident soit traité avec douceur et attention alors qu’il faudrait doubler voir tripler le nombre d’aide soignante ? Je
me suis fait réprimandée pendant la toilette, car j’ai servi à de l’eau à un résident qui avait soif... Pas le temps ! Idem pour le brossage des dents et des dentiers ! Pas le temps ! La
plupart des résidents très âgées ne reçoivent aucune visite... Alors qui va se plaindre ? le personnel ? trop peur de perdre leur place ! Il suffit pourtant de faire un tour rapide
d’inspection de leurs ongles, leurs oreilles, leurs doigts de pied et de leur dents et dentier rempli de tartre et de leur dents jamais lavés pour voir qu’il y a un vrai problème. Et je ne
parle pas de l’état de leur fauteuil roulant, qui nécessiterait un nettoyage au karcher tant la nourriture s’est inscrutée dans tous les interstices du fauteuil....
La maltraitance vient d’abord du manque du personnel et non du personnel non qualifié.... (pour preuve, ce sont des aides soignantes qui m’ont fait le reproche de laver les dents, dentiers et
de répondre aux demandes des résidents).
Je suis attristée mais j’ai bien peur, qu’après quelques mois à ce rythme, je trouverai tout cela normal et accepterai sans rien dire la situation. Que dois je faire ? Quel recours ai-je pour que les effectifs soient doublés ? Apparemment, rien ne bouge alors que des demandes ont été faites au niveau de la direction ? Où est ce que ça bloque ? J’ai mal pour ses pauvres personnes dépendantes vivant ce cauchemar quotidiennement.
Les maisons de retraite : maltraitance, sous-effectifs – et gros profits !
Le 30 mars 2012, par paris première
Je travaille moi-même dans une maison de retraite située dans le Périgord et faisant partie d’un groupe privé de la région qui en possède une dizaine. Etant du côté administratif je constate
que le montant des pensions sert essentiellement à payer le crédit des immeubles dont le propriétaire à travers des SCI est le PDG du groupe.
Les infirmières sont payées grâce aux subventions de la région. Quant au reste du personnel il est payé au mieux au minima.
Pas de primes ni de participations aux résultats.
Les pensionnaires sont traités avec négligeance, les vêtements ne sont pas changés même avec des tâches de nourriture. Les attentions type sourire sont fonction du niveau social de la
personne.
Trop de pleurs ou de cris = piqure pour calmer !
Les personnes qui paient avec retard sont relégués dans les chambres sans confort et à plusieurs.
Par contre la direction se paie plus de 25 000 euros par mois à deux.
En fait, nous sommes dans un système où l’état et les retraites des petits vieux qui proviennenet finalement aussi de l’état servent à enrichir une mafia locale et a priori avec l’accord de
tous.
Les maisons de retraite : maltraitance, sous-effectifs – et gros profits !
Le 1er mai 2012, par LERO
J’espère ne pas finir mes jours dans un de ces établissements.
Ces maisons sont des boîtes à fric et malheureusement il n’y a pas assez de contrôle, les dirigeants se remplissent les poches au détriments de ces pauvres personnes qui n’attendent que la mort. Tout ce que l’on nous montre (reportage TV ou autre) ne sont que vitrine , il faut y travailler pour voir l’envers de décor !
La DDASS devrait effectuer des visites inopinées.
Les maisons de retraite : maltraitance, sous-effectifs – et gros profits !
Le 24 mai 2012, par esskiss
Je suis également aide soignante dans une Maison de retraite privée et je confirme le post de Barbara datant de l’année dernière : Nous avons 32 résidents et nous sommes souvent 3 AS pour
pouvoir aux toilettes, petits dejeuners, changements des draps et ramassage du linge, aides au repas, accompagnements aux toilettes et si l’animatrice n’est pas la, nous devons également
pourvoir aux animations et si nous le refusons nous sommes taxés de ne pas vouloir prendre part a la vie de l’établissement, je ne parle pas des travaux relevants d’un homme d’entretien ( que
nous n’avons pas evidemment) alors que leurs fauteuils roulants mériteraient plutôt d’être nettoyés tous les jours.... a ce que cela tienne ! A nous de trouver le temps de le faire aussi
!
Le turn over est impréssionnant mais personne ne semble se poser de questions , quand a celles qui restent il n y a pas de cadre r qui ouvre une oreille attentive aux problèmes qui
s’accumulent et surtout a qui s’adresser vraiment lorsqu’on constate des maltraitances..... je crois que tout le monde est responsable par le jeu des sourdes oreilles et on finit
inlassablement par entendre que ce sont les familles qui sont difficiles a gérer..... ou le personnel qui n’est jamais satisfait
Les maisons de retraite : maltraitance, sous-effectifs – et gros profits !
Le 30 juillet 2012, par Praxie2209
Je suis tout à fait d’accord avec le fait qu il y a pas assez de personnel dans les Maison de retraite, justement voilà mon histoire :( des choses que j ai vu sans dire horreurs).
Cela faisait plus de 2 ans que je travaillais comme ash dans une maison de retraite privee et à ce jour j ai été pousse à démissionner par ma direction car soit disant je faisait très mal mon
travail surtout depuis mon retour de maternité.
A l’heure d’aujourd’hui je suis toujours en dépression sous anti depresseurs et suivi avec un psychiatre et une infirmière. J ai fait beaucoup de courrier avec certaines de mes collègues
jusqu’à l’inspection du travail pour montrer la maltraitante sur les résidents ainsi que le personnel.
A ce jour je reprends en CDD dans une maison de retraite public mais s’il y a besoin de mon témoignage pour pouvoir aider les résidents de la bas je n’hesiterais pas une seconde car je trouve
criminel d’attacher certaines personnes alzeimer sur des fauteuils roulants sous prétexte qu ils gênent la circulation Dans le couloir surtout que ce secteur est securise avec un code et de
les faire manger en mixé pour pouvoir finir son travail à l’heure, on enlève dans ces cas la le peu d’autonomie qui leur reste.
Aidons ses gens à changer la polémique du travaillons plus avec un personnel réduit.
Ces personnes sont des êtres humains et non des animaux, je pense que sans eux nous ne serions pas la, merci
Les maisons de retraite : maltraitance, sous-effectifs – et gros profits !
Le 10 août 2012, par CHARLOTTE
tape a l oeil, boite a fric, maltraitance de la personne et souffrance du personnel qui na que deux bras.E quand il y a un probleme s est le petit personnel qui prend. eux ils se protegent bien,j aime mon travaille mais on ne me permet pas de le faire correctement,travailler 10 heures par jour les dimanches les jours ferriees pour le smic les heures supplementaire a gogo car il manque sans cesse du personnel.nons avons 2 cantous mais avec toute la demence qu il y a nous pourions en avoir 4 au sein de l etablissement.rien pour travailler economie economie .....
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Le 15 septembre 2012, par jokejo
oui mon frere est rentre il y a 3 ans dans ces dite maison paradisiaque (enfer) il est rentre en velo et il marcher beaucoup aujour d huit il ne marche presque plus il a per du 30 kilo des grosses difficutes d espresion il est devenu une loque et il vis dans une sallete pas pensable je voudrais le sortir je ne peux il est sous tutelle vive les maison de retraite qu on laisse toute mal traitence que ces pauvre gens subisses horreur
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Le 1er octobre 2012, par fournier
J abonde dans votre sens sur les maltraitances dans les maisons de retraites ...Mais on ne parle jamais des maltraitances financiéres
Avant 2009 les EHPAD public étaient les seuls établissements accéssible aux plus grand nombres de part leur tarif...Depuis les dérives tarifaires ne cessent a raison de + DE 6% d’augnentation par ans ...programmé dans la Drome jusqu en 2015
Je vous invite à lire sur mon blog l enquéte menée depuis 2009 sur le non respect de la convention tripartie et sur la variable d ’ajustement qu ’est devenu le tarif hébergement servant a
financer les soins !!!(le tarif hébergement étant à la charge des résidants et les familles )
Blog : L ’oeil de romans
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Le 13 octobre 2012
Je viens de faire un stage dans un EHPAD et tout ce qui à été écrit avant est juste. Effectivement 14 toilettes pour un seul aide-soignant qui doit également faire manger certains résidents
et ranger du linge, ça laisse peu de temps pour le relationnel et pas de temps pour répondre aux sonnettes.
Il serait temps que les aides-soignantes de ces maisons de retraite se révoltent.
J’espère ne jamais finir mes jours dans une maison de retraite à moins que d’ici là les choses aient changées.
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Le 17 octobre 2012, par a2g7k10
Nous aussi nous vivons tous ça à l’heure actuelle. Je suis infirmière coordinatrice dans un EHPAD et notre charge de travaille a doublé ces derniers mois. Nous rentrons chez nous exténuée par un travail fait à la chaîne. Certaines de mes collègues aide soignantes ne dispose que de 3 min pour les résidents qu’elles ont en charge, c’est une vrai catastrophe. Le travail est mal fait par manque de temps, du coup les pathologies type infections urinaires ou mycoses ne cessent d’augmenter ce qui augmente la charge en soins des infirmiers, nos personnes âgées rentrent avec de plus en plus de pathologies avec des surveillances et des soins spécifiques que nous ne sont pas en mesure de leur donner à l’heure actuelle...enfin rien ne va plus...du coup pour nous c’est la grève la semaine prochaine pour avoir plus de personnel...à suivre
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Le 8 novembre 2012, par oldfossile
Dans l’USLD ou est ma mère, il y eu cette année 80 jours de sous effectif. la consigne est dans ce cas précis de laisser les résidents alités 20 heures par jour avec la possibilité d’étre
levé 4 heures le matin ou l’aprés midi !
je suis parti au commissariat déposer une main courante pour maltraitance institutionnelle, et je fais paraitre un article sur le journal local.
la réaction de l’administration fut d’une violence inouie.
Convocation, intimidation, pression pour aller voire ailleurs etc
Je crée un collectif des familles et nous allons voir le directeur de l’hopital dont dépend l’USLD ; C’était à pleurer.
le sous effectif n’existe pas....Il faut parler d’équipes remaniées.
OK ; Les couches non changées c’est rare et au vu des prix des couches il faut attendre que les selles arrivent jusqu’au liseré de la couche pour la changer !! (véridique !)
Le brossage des dents on n’en parle pas, et les infections urinaires viennent de germe qui ne sont pas liés systématiquement à l’hygiéne corporelle. Ah bon ?
Ce fut un grand moment de langue de bois.
En face le personnel plie l’échine et le premier qui parle il se fait dézinguer par sa hiérarchie. Ne parlons pas des résidents qui ne sont pas sortis de leur étage pour aller dans le jardin
depuis voyons..... des années ! le personnel est débordé. On couche les personnes à 5 heures de l’après midi été comme hiver. Autrement dit dans notre beau pays, le mot citoyenneté, respect
de la personne, projet de vie on s’assied dessus. Cette perte du respect des anciens va un jour nous péter à la gueule car les valeurs comme le respect de la personne dans sa dignité est LE
DROIT FONDAMENTAL de toute société humaine. Aujourd’hui à part le fric...
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Le 31 décembre 2012, par Catherine
C’est affreux ce que je viens de lire, ne pouvons-nous rien faire pour ne pas laisser les EHPAD sombrer et avec eux les résidants ?
l’Etat se désengage de beaucoup de services publiques, j’ai appris que certaines mairies organisent des logements pour personnes âgées, bien mieux que ces établissements "oubliettes", ne
pourrait-on pas lancer une autre manière de "soigner" nos ascendants ?
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Le 5 janvier 2013, par Fournier
En 2013 rien ne change sur me sujet pire les EHPAD dont les tarifs sont fixés par le conseil géneral ,béneficiant de l’APA qui restaient jusqu en 2009 les établissements les plus accessibles au plus grand nombres
Depuis 2009 explosion des tarifs , surtout celui du tarif hébergement qui reste a charge pour les résidants et les familles 2009 dans la Drome +170 euros par mois , 2010 + 90 euros par mois ,2011,12,13 idem 90 euros par mois
Le pathos servant dans le calcul des EHPAD est sous estimé par L’ARS faute de moyen attribué...Les EHPAD public n’ont d’autres choix de procéder a des augmentations pour ne pas faire subir
une maltraitance passive faute de personnel
Le rapport de l’IGAS 2011 indique dans son pargraphe 47 que le tarif hébergement sert de variable d’ajustement du tarif soin , en claire vous payer une partie des soins sur le tarif
hebergement
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Les maisons de retraite : maltraitance, sous-effectifs – et gros profits !
Le 9 janvier 2013, par peu importe
Bonjour
Je suis tuteur de ma Maman 92 ans atteinte de la maladie d’Alzheimer en résidence EHPAD et serai
confronté a un problème de financement d’ici quelques mois. Le montant de sa retraite engloutie, tous les mois ne suffira pas et la source financière qui permettait jusqu’alors de régler, le
différentiel, sera tari et ne suis pas le seul dans ce cas. Toutes factures doit permettre de savoir ce pourquoi on paye, un minimun de détails sur les différents postes qui ont permis d’en
arriver a un total facturé. Je n’ai jamais eu de réponse très claire à ce sujet. Les informations lus sur votre site, ne font que confirmer ce que j’en pensais et de là à imaginer que
l’article 205 du code civil a été pondu par des actionnaires EHPAD .. je ne fais qu’un pas.
Cordialement
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Le 10 janvier 2013
En poste de cadre recemment dans un EHPAD et infirmiere de formation,je sais que tous cela existe malheureusement.
Toute cette colere je l’ai moi aussi exprimée en démissionnant parfois de lieux trop pathogenes pour mon équilibre.Mais ,je sais aussi,en tant que professionnelle ,que je ne changerai pas le
monde ,mais que chaque jour en remettant le résident au centre de l’institution malgré les contraintes de travail,on peut apporter du bien etre et faire bouger certaines conscience des
agents,de la direction en perte de reperes.On ne doit pas oublié le sens de notre métier,celui de "prendre soin" de la personne agée.C’ est une lutte au quotidien qui doit etre mener par tous
!!
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Le 29 janvier 2013, par judith
bonjour, je suis infirmière en maison de repos en Belgique et c’est la même chose ici... je suis triste d’aller travailler, plus de motivation. je me sent moi-même maltraitante chaque fois que je dis non ou que je ne répond même pas à la personne parce que je n’ai pas le temps. je suis en train de faire un rapport avec une enquête pour essayer de faire évoluer certaines choses cela n’aboutira certainement pas mais je me battrais quand même. les personnes démentes sont mélangées avec les personnes seines d’esprit et le personnel n’est pas formé pour faire face aux problèmes concernant les déments, je me bat pour déjà les séparer et avoir un personnel formé. j’ai suivi une spécialisation en gériatrie et maintenant en psychiatrie payée de ma poche. il faut que cela change, il faut se battre... plus tard c’est nous
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Le 11 février 2013, par lisa
Je suis aide soignante en EHPAD depuis 5 ans. pour moi ce métier fut une vocation mais quelle fut la triste réalité au fil des années quand je vis le personnel de moins en moins nombreux, une surcharge de travail considérable, la frustation de ne pas faire notre travail correctement, de nous faire insulter de feinéante car nous n’allons pas assez vite, de ne pas répondre aux attentes des résidents, les heures supplémentaires pour rattraper notre retard qui sont du "bénévolat" pour notre direction. Je suis écoeurée de ce métier malheureusement je reste pour le coté financier qui n’est pas pas à la hauteur de ce que l’on fait mais pas le choix faut subir pour nourrir ma fille. J’ai honte de ce métier de dire que je suis aide soignante quand on me pose la question j’ai l’impression d’etre un bourreau aupres des résidents d’etre une feineante aupres de ma hierarchie. C’est sure ma fille ne fera pas ce genre d’études !
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Le 13 février 2013
Bonjour à tous !!je suis étudiante infirmière depuis un peu plus de deux ans et j’ai fait plusieurs stages dans ces "homes"( comme on les appelle en Belgique) ,ainsi que des remplacements aides soignants dans diverses maisons. J’ai vécu ce qui que vous avez déposé précedemment (même si je ne le vis pas actuellement dans l’home ou je suis). D’abord révoltée puis toujours révoltée,parfois je suis en colère, d’autres fois j’accepte,d’autres encore je suis dans la plainte...et rien ne bouge !Je ne vois qu’une chose c’est descendre dans la rue avec (si possible les familles)mais au moins être nombreux. J’ organise une manif une dans la région bretagne mais il faudrait suivre sur la meme periode (mars) dans des villes differentes.Trouver un moyen de faire bouger les choses, perso je n’arrive pas à taire !