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Interview de Sabine Michaud déléguée CGT de la maison de retraite ORPEA les 4 saisons
Depuis le 5 juillet 2012, les aides-soignantes et les aides hôtelières de cette maison de retraite, salariés du groupe Orpea, ont lancé un mouvement de grève. Elles dénoncent une
organisation du travail inadaptée aux besoins des résidents, qui ne permet pas aux personnels de respecter les règles essentielles de leurs métiers, à savoir le respect de la dignité, de
l’hygiène et la sécurité des résidents.
Après la mise en place d’un nouveau planning, rendant impossible une prise en charge décente des patients, les personnels, via leurs représentants CGT, ont alerté la direction pour que cette
situation soit revue.
N’obtenant pas de réponse, les salariés se sont vus contraints de se mettre en grève. L’inspection du travail a été saisie pour une médiation, des rencontres ont eu lieu à l’Agence régionale
de santé et à la Sous-Préfecture de Sarlat. En dépit des interventions de l’ARS et de l’inspection du travail, disponibles pour une médiation, Orpea campe sur ses positions et joue le
pourrissement du conflit en exigeant que les grévistes reprennent le travail avant l’ouverture de toute négociation ; en faisant rentrer des personnels du groupe extérieurs à l’établissement
pour casser le mouvement de grève ; en faisant pression sur les grévistes, notamment en leur interdisant l’accès aux toilettes ; en faisant contrôler la présence des grévistes par huissier de
justice quotidiennement....
Les revendications des salariées sont d’autant plus justifiées que l’entreprise affiche une belle profitabilité. C’est ainsi que le 19 juin sur le site Boursier.com, le Docteur Jean Claude
Marian, président d’Orpea, a estimé être "particulièrement confiant dans l’atteinte de l’objectif d’un chiffre d’affaires annuel de 1,425 milliard d’euros, soit une croissance de 15,5%.
La progression soutenue de l’activité au 1er semestre (+15,2%) conforte encore plus cet objectif."
Jui
2012
Orpéa absente : aucune négociation avec les grévistes
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"Il n'y a même pas eu un représentant ou la directrice" dit tristement Mireille Vedrenne déléguée du personnel et secrétaire
CHSCT. Les aides-soignantes de Terrasson sont abattues. Le conflit, qui attaque sa 4ème semaine ce jeudi matin à la maison de retraite les Quatre Saisons (groupe Orpéa), se transforme
en véritable bras de fer entre grévistes et direction. Si elles ne sont plus que 18, l'une d'elles a repris le travail, elles ne baissent pas les bras. Lors de la réunion qui s'est
déroulée hier mercredi au Pôle des Services Publics en présence de la Direccte (direction du travail), la sous-préfète , et du côté du personnel Sabine Michaud déléguée syndicale,
Bernadette Dubourg secrétaire de l'UD, Maryse Daschi secrétaire de l'
"C'est un manque de respect total vis-à-vis de nous, des familles de résidents, de notre métier, de l'opinion publique et des autorités compétentes" précise la représentante du
personnel. Le mouvement continue. "Nous avons décidé de camper sur nos décisions. Nous ne pouvons pas rentrer travailler dans les conditions dans lesquelles on était. On ne rentrera pas
tant que l'on pourra pas faire du bon travail. Le nouveau planning répartit le travail des onze aides-soignantes qui jusqu'à présent travaillaient ensemble durant toute la journée. Là
c'est du n'importe quoi."UD à Terrasson et Mireille Vedrenne qui ajoute : "il n'y avait donc pas le principal interlocuteur que l'on attendait tous : Orpéa ! Et c'est dommage, nous
souhaitions faire des propositions." Les grévistes espéraient beaucoup de cette toute première négociation en trois semaines de grève.
Les grévistes pas considérées comme telles par l'entreprise !
Coup de théâtre ! Hier soir mercredi 25 juillet, la directrice de l'établissement est venue rencontrer les grévistes sur le trottoir en compagnie d'un huissier. Ayant eu vent d'une
éventuelle séquestration qui aurait pu la viser, elle a décidé de prendre les devants. Dans l'échange, il semble que l'état d'esprit de la direction est sans équivoque. L'entreprise
campe fermement sur un problème de procédure : les salariées doivent d'abord reprendre le travail et les négociations pourront alors débuter. Par ailleurs, l'entreprise viendrait
d'embaucher quatre salariées et les grévistes ne le savaient visiblement pas. Une gréviste agacée a affirmé "mais le droit de négociation, ça existe" lorsque la directrice lance "de
toutes façons, vous êtes considérées actuellement en congés sans soldes" !... Alain Rassat
Un bal de soutien a lieu ce vendredi soir 27 juillet à partir de 21 heures sur le parking du stade à deux pas des grévistes. (voir par ailleurs)