http://www.touleco.fr/Sante-Rachats-fusions-A-qui-7361.html
Sur
les 58 cliniques privées de Midi- Pyrénées, la moitié est détenue par des fonds d’investissements internationaux. À Toulouse, entre autres, la Polyclinique du Parc, Saint- Jean Languedoc, de
Beaupuy et des Cèdres appartiennent au suédois Capio.
L’australien Ramsay Santé vient de procéder au rachat de la clinique de l’Union, et en profite pour s’implanter dans le Sud-Ouest. Car depuis 2010, le groupe de santé privé propriétaire de 65
établissements en Australie a décidé de se développer dans l’Hexagone. Aujourd’hui, la filiale de Ramsay Health Care se compose de 11 cliniques françaises. En intégrant celle de l’Union qui a
enregistré un chiffre d’affaires de 64 million d’euros, le groupe s’impose, en portant son chiffre d’affaires annuel de 171 à 235 millions d’euros.
« Le marché de la santé se restructure. Il était temps d’y participer en apportant notre pierre à l’édifice », souligne Damien Michon, le P-dg de Ramsay Santé, qui précise que le
rachat de la structure de l’exploitation s’est déroulé dans « des conditions favorables avec les médecins actionnaires pour trouver un projet économique et permettre des investissements
futurs ». Ramsay Santé prévoit d’investir les 5 prochaines années entre 6 et 8 millions d’euros pour renforcer notamment les activités liées à la chirurgie et à la gynécologie. « Nous
souhaitons conserver la polyvalence de la clinique qui compte 1000 salariés et ne pas nous spécialiser », ajoute le patron de la filiale française.
Se regrouper pour rester indépendant
Dominique Pon, le directeur de la clinique Pasteur, n’est pas surpris par le rachat de la clinique de l’Union. « C’est même classique », ajoute l’un des membres fondateurs de
Clinavenir, une alliance régionale d’établissements de santé (Pasteur, Saint-Exupéry, Monié, Médipôle Garonne et Sarrus Teinturiers/ Saint- Nicolas) qui souhaite défendre leur modèle
indépendant.
« D’ailleurs, Toulouse, et son agglomération, est unique en son genre : la ville comptabilise le plus grand nombre d’investisseurs différents. Nous, nous avons fait le choix d’un
autre modèle, basé sur une logique coopérative et non capitalistique pour créer une dynamique et de la solidarité entre les établissements de santé », ajoute Dominique Pon, qui est aussi
vice-président de Santé-Cité, structure similaire, mais à l’échelle nationale.
Cette dernière, née pour « combler l’espace manquant entre les groupes capitalistiques et les cliniques indépendantes isolées » enregistre un chiffre d’affaires de 1 milliard d’euros
et rassemble 70 établissements membres.
Audrey Sommazi
Photo d’illustration Fotolia