RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
COUR D’APPEL DE PARIS
18ème Chambre C
ARRET DU 15 Juin 2006
(no 4, 4 pages)
Numéro d’inscription au répertoire général : S 05/02252
Décision déférée à la Cour jugement rendu le il Janvier 2005 par le Tribunal de Grande Instance de Bobigny RG n° 04/13069
APPELANTE
FEDERATION CGT DES SOCIÉTÉS D’ÉTUDES agissant en la personne de son Président
263 Rue de Paris
Case 421
93514 MONTREUIL
représentée par la SCP BOMMART-FORSTER - FROMANTIN, avoués à la Cour assistée de Me Sylvie LE TOQUIN, avocat au barreau de PARIS, K.093
INTIMÉE
SOCIETE TNS SECODIP prise en la personne de ses représentants légaux
2 Rue Francis Pedron
78241 CHAMBOURCY
représentée par la SCP GAULTIER - KISTKER, avoués à la Cour assistée de Me Pierre CALLET, avocat au barreau de PARIS, P144
COMPOSITION DE LA COUR:
En application des dispositions de l’article 945-1 du nouveau Code de procédure civile, l’affaire a été débaftue le 18 Mai 2006, en audience publique, les parties ne s’y étant pas, opposées,
devant Madame Catherine TAILLANDIER, Présidente et Madame Catherine METADIEU, Conseillère, chargées d’instruire l’affaire.
Ces magistrats ont rendu compte des plaidoiries dans le délibéré de la Cour, composée de: Madame Catherine TAILLANDIER, Présidente Madame Catherine METADIEU, Conseillère Madame Marie-José
THÉVENOT, Conseillère désignée par ordonnance de Monsieur le Premier Président pour compléter la chambre, conseillère
Greffière : Mademoiselle Céline MASBOU, lors des débats
MINISTÈRE PUBLIC:
L’affaire a été communiquée au ministère public, Monsieur Daniel LUDET, qui a pris des conclusions écrites
ARRET:
- contradictoire
- prononcé publiquement par Madame Catherine TAILLANDIER, Présidente
- signé par Madame Catherine TAILLANDIER, Présidente et par Mademoiselle Céline MASBOU, Greffière présente lors du prononce.
LA COUR.
Statuant sur l’appel formé par la FÉDÉRATION CGT DES SOCIÉTÉS D’ETUDES d’un jugement rendu le 11janvier 2005 par le Tribunal de Grande Instance de BOBIGNY qui a:
- ordonné la suppression sur le site internet ouvert par la FÉDÉRATION CGT DES SOCIÉTÉS D’ETUDES, dénommé “http://cgt. secodipfreefr./” des documents figurant dans les rubriques suivantes
• rubrique “Syndicat”
• rubrique “Rentabilité de SECODIP”
• rubrique “Les Négociations”
• rubriques “Le Comité d’entreprise” et “Les délégués du personnel”, dans le délai de huit jours du prononcé du jugement, sous astreinte de 600 euros par jour de retard
- rejeté la demande en ce qui concerne la suppression des rubriques “Travail de nuit” et “Accord sur les 35 heures”
- condamné la FÉDÉRATION CGT DES SOCIÉTÉS D’ETUDES à verser à la S.A. TNS SECODIP la somme de 6 000 euros à titre de dommages-intérêts
- ordonné l’exécution provisoire
- condamné la FEDERATION CGT DES SOCIÉTÉS D’ETUDES au paiemçnt de la somme de 1 500 euros au titre de l’article 700 du Nouveau Code de Procédure Civile ainsi qu’aux dépens;
Vu les conclusions signifiées le 26 mai 2005 par la FÉDÉRATION CGT DES SOCIÉTÉS D’ETUDES qui demande à la Cour d’infirmer le jugement entrepris sauf en ce qu’il a rejeté la demande de la S.A. TNS
SECODIP en ce qui concerne la suppression des rubriques “Travail de nuit” et “Accord sur les 35 heures”, de débouter la S.A. TNS SECODIP de l’ensemble de ses demandes, fins et conclusions, de la
condamner au paiement de la somme de 4 000 euros au titre de l’article 700 du Nouveau Code de Procédure Civile ainsi qu’en tous les dépens de première instance et d’appel dont le recouvrement sera poursuivi par la SCP BOMMART FOSTER, avoué, conformément aux
dispositions de l’article 699 du Nouveau Code de Procédure Civile;
Vu les conclusions signifiées le 14 septembre 2005 par la S.A. TNS SECODIP qui demande à la Cour de:
Vu les dispositions de l’article 1382 du Code Civil et entant que de besoin 809 et 811 du Nouveau Code de Procédure Civile
- dire et juger que la FÉDÉRATION CGT DES SOCIÉTÉS D’ETUDES a violé les règles tant légales que contractuelles de publications des informations, à
- confirmer le jugement entrepris en ce qu’il a jugé que la FEDÉRATION CGT DES SOCIÉTÉS D’ETUDES devait supprimer de son site internet intitulé “http://cgt. secodipfree~fr./” les rubriques
suivantes:
• “Syndicat” pour violation de l’article L.4l2-8 du Code du Travail
• “Rentabilité de SECODIP” pour violation des articles L.434-6, L.434-4 et R.434-1 du Code du Travail
• “Les Négociations” pour violation de l’article L.132-27 du Code du Travail
• “Le Comité d’entreprise” et “Les délégués du personnel”pour violation des articles L.434-4 et R.434-1 du Code du Travail dans le délai de huit jours du prononcé du jugement, sous astreinte de 600 euros
par jour de retard
- infirmer le jugement en ce qui concerne les rubriques “travail de nuit” et “accord sur les 35 heures”
- ordonner leur suppression pour violation de l’article L.132-10 du Code du Travail
- confirmer le jugement du chef des condamnations prononcées à titre de dommages-intérêts et au titre de l’article 700 du Nouveau Code de Procédure Civile
- condamner la FÉDÉRATION CGT DES SOCIÉTÉS D’ETUDES au paiement de la
somme de 4 500 euros pour frais irrépétibles supplémentaires d’appel en application de
l’article 700 du Nouveau Code de Procédure Civile ainsi qu’aux dépens de première
instance et d’appel avec faculté de recouvrement en faveur de la SCP GAULTIER
KJSTNER, avoué, en application de l’article 699 du Nouveau Code de Procédure Civile;
Vu les observations du ministère public;
SUR CE LA COUR
La S.A. TNS SECODIP a pour activité les études, recherches, et réalisations économiques concernant la publicité, la consommation et la distribution.
La convention collective applicable est celle des bureaux d’études SYNTEC.
La FÉDÉRATION CGT DES SOCIÉTÉS D’ETUDES a ouvert un site internet dénommé “http://cgt. secodip.free.fr./” sur lequel figurent neuf rubriques.
Le litige soumis à la Cour ne concerne ni l’information de salariés par intranet ni la mise en ligne d’un site dont l’accessibilité serait limitée à certains salariés.
Il est relatif au contenu d’un site dénommé “http://cgt.secodip.fr./” ouvert en 2004 par la fédération CGT des sociétés d’études.
La S.A. TNS SECODIP ne revendique pas la fermeture du site mais la suppression de cinq des neuf rubriques figurant sur le site.
La FÉDÉRATION CGT DES SOCIÉTÉS D’ETUDES fait valoir en premier lieu que la liberté d’expression des syndicats, liberté publique, ne peut être limitée que dans des cas extrêmes.
En second lieu elle expose que l’obligation de discrétion qui ne s’impose pas entant que telle à un syndicat doit répondre à une double condition:
- l’information doit présenter objectivement ou légalement un caractère confidentiel
- l’employeur doit déclarer que l’information est confidentielle.
Elle soutient qu’en l’espèce, la S.A. TNS SECODIP a abusé de son droit de donner comme confidentielles certaines informations.
La S.A. TNS SECODIP qui ne conteste pas la liberté de la FÉDÉRATION CGT DES SOCIÉTÉS D’ETUDES de porter une appréciation personnelle sur son fonctionnement estime que cette dernière a porté
atteinte à ses intérêts aux termes de cinq rubriques dès lors que:
- contrairement à un site intranet réservé au personnel de l’entreprise, un site internet est accessible à l’ensemble du public, notamment externe à l’entreprise, concurrents et clients
- aux termes de cinq rubriques elle viole les règles légales de la confidentialite et de la diffusion de certains documents que les entreprises concurrentes ne pourraient normalement se
procurer.
Un syndicat comme tout citoyen a toute latitude pour créer un site internet
pour l’exercice de son droit d’expression directe et collective.
Aucune restriction n’est apportée à l’exercice de ce droit et aucune obligation légale de discrétion ou confidentialité ne pèse sur ses membres à l’instar de celle pesant, en vertu de l’article
L.432-7 alinéa 2 du Code du Travail, sur les membres du comité d’entreprise et représentants
syndicaux, quand bien même il peut y avoir identité de personnes entre eux.
Si l’obligation de confidentialité s’étend également aux experts et techniciens mandatés par le comité d’entreprise, force est de constater qu’aucune disposition ne permet en revanche de
l’étendre à un syndicat de surcroît, comme en l’espèce, syndicat de branche n’ayant aucun lien direct avec l’entreprise, et ce, alors même que la diffusion contestée s’effectue en dehors de la
société.
Il convient, par conséquent, d’infirmer le jugement entrepris et de débouter la S.A. TNS SECODIP de l’intégralité de ses demandes.
L’équité commande qu’il soit fait application de l’article 700 du Nouveau Code de Procédure Civile.
PAR CES MOTIFS
INFIRME le jugement entrepris
DÉBOUTE la S.A. TNS SECODIP de l’intégralité de ses demandes
CONDAMNE la S.A. TNS SECODIP à payer à la FÉDÉRATION CGT DES SOCIETÉS D’ÉTUDES la somme de 2.000 € (deux mille euros) en application de l’article 700 du Nouveau Code de Procédure Civile.
CONDAMNE la S.A. TNS SECODIP aux dépens de première instance et d’appel avec faculté de recouvrement en faveur de la S.C.P. BOMMART-FORSTER, titulaire d’un office d’avoué, conformément aux
dispositions de l’article 699 du Nouveau Code de Procédure Civile.
LA GREFFIÈRE
LA PRESIDENTE
http://www.juritel.com/Ldj_html-1176.html
Article L432-7
Les membres du comité d'entreprise et délégués syndicaux sont tenus au secret professionnel pour toutes les questions relatives aux procédés de fabrication.
En outre, les membres du comité d'entreprise et les représentants syndicaux sont tenus à une obligation de discrétion à l'égard des informations présentant un caractère confidentiel et données comme telles par le chef d'entreprise ou son représentant.
NOTA : Ordonnance 2007-329 2007-03-12 art. 14 : Les dispositions de la présente ordonnance entrent en vigueur en même temps que la partie réglementaire du nouveau code du
travail et au plus tard le 1er mars 2008.
http://www.lexinter.net/Legislation5/attributions_et_pouvoirs_du_comite_d'entreprise.htm
IV. Les principaux moyens accordés aux membres du CHSCT pour exercer leurs missions
Pour exercer leurs missions, les membres du CHSCT bénéficient d'un certain nombre de moyens matériels, financiers, etc.
A. Le financement
Le CHSCT ne dispose pas de budget de fonctionnement comme le comité d'entreprise. Toutefois, en pratique, pour exercer ses missions, ce comité a besoin de certains moyens : moyens techniques nécessaires à la préparation et à l'organisation des réunions, véhicule, frais de déplacement, frais d'expertise, etc. L'ensemble de ces moyens sont légalement prévus et les dépenses engagés pour les mettre en œuvre sont à la charge de l'employeur.
http://prudhommesisere.free.fr/salariesproteges/chsct.htm#moyens
Madame Michu(sans T) est salariée à Médica France, AVS, dans une maison de retraite.9 ans d'ancienneté, 2 enfants dont un encore à la maison. Depuis 2 ans madame Michu(sans T) à accès à internet avec l'ordi que son fils à récupéré et branché en wifi avec l'accord du voisin, car elle n'a pas les moyens de se payer un abonnement. Madame Michu(sans T) habite à 25 kms de son lieu de travail, quand tout se passe bien c'est 1h30 le matin et le soir, mais quand ça se passe mal (quand par exemple la CGT fait grève pour les salaires, le maintien de l'emploi, les retraites, les acquis sociaux, pour une vie décente, quoi!)là, le temps de trajet peut doubler!Elle travaille en grande journée de 7h à 19h, un 35 h lambda, un 1076€ net sans les dimanches et jours fériés. Elle s'informe régulièrement sur le blog « le fruit des amandiers »et se dit bien souvent qu'elle se sent bien mal payée comme + de 45% de ses homologues sans parler de la pénibilité de son travail, de la surcharge, du glissement des tâches insidieusement mises sur une fiche de poste pour l' officialiser et déculpabiliser sa direction. Elle a pris connaissance(sur le blog) de l'interview de Monsieur Bailet, le PDG de Médica, concernant l'opération boursière. Elle nous fait remarquer qu'à aucun moment le PDG ne parle de ses salarié(e)s qu'il dirige;qu'il mène un jeu financier sur play station ou qu'il joue au monopoly des vendeurs de couches. La maison avait 47% de dettes, il en rembourse 46% et ne voit qu'une chose: le développement!!!Ou sont passer les millions d'euro? Apparemment dans l'achat de nouveaux sites (dernièrement 4 du groupe Médience dans le sud de la France) au début et ensuite poussé par un appétit ogresque, il continuera à s'endetter quand la manne sera épuisée..A côté de ça ,madame Michu(sans T) attend patiemment ses 10 ans d'ancienneté pour avoir ses 10 points d'indices supplémentaires; sa voisine, qui est aussi salariée dans un établissement de santé, à une prime de transport (parce qu'elle va travailler en voiture) de 200€ par an, des jours de congés en plus tous les 5 ans (reconnaissance de son ancienneté maison), un 13éme mois et son ancienneté est reprise dans son salaire de base (bon, ça c'est pour déconner! Ça n'existe pas!!!). Dernièrement, madame Michu(sans T) a été malade (ce fichu mal de dos, à force de manipuler des personnes âgées de plus en plus dépendantes) une semaine, clouée au lit, elle a eu 2 fois 30€ pour 5 jours d'arrêt alors que les cadres de son entreprise ont la prorogation des 3 premiers jours d'arrêts, elle s'est senti discriminée, ce qui l'a poussé à entrer en contact avec ses élus syndiqués (CGT,bien sûr). D'ailleurs, elle ne comprend pas que travaillant dans la santé et pour la santé des autres, on ne pense pas à la sienne! Par une mutuelle d'entreprise, par exemple, dont une partie pourrait être pris en charge par l'entreprise, la sienne (avec son fils) lui coûte 80€ par mois et elle se demande si monsieur Bailet est au courant de tout ça, des travailleurs pauvres, des travailleurs qui font la richesse de sa boite à 1076€ par mois. Elle nous a dit « faites comme à l'usine, prenez le en otage! Ce à quoi, nous lui répondons « on ne peut pas, nous sommes des partenaires sociaux »! Heu! Pour l'instant! Nous avons longtemps converser avec madame Michu(sans T), elle (nous non plus) ne comprend pas que tout ces bénéfices ne profitent pas et ne soient pas réservés(au moins en partie) aux salarié(e)s, sans qui l'entreprise n'est rien, et en plus elle a appris (forcément par le blog) que 49% de l'entreprise avait été rachetés par une filiale de BC Partners(qui sont déjà propriétaire du reste) et en plus qui est basé au Luxembourg; ouille! C'est compliqué tout ça!et elle, comme +de 3000 salarié(e)s a investi dans le plan épargne groupe, des montants de 30,50 et 100€, pour montrer la confiance qu'il(elle)s avaient dans l'entreprise et pour accompagner ce tournant historique. Quel remerciement de nos dirigeants...Ah! Si elle avait su, madame Michu(sans T)...
Medica a inauguré la saison 2010 des introductions en Bourse. Malheureusement pour l'entreprise, elle est tombée juste au moment où les craintes sur la Grèce paralysaient les marchés. L'exploitant de maisons de retraite a dû consentir une baisse de prix pour assurer la réussite de l'opération. Jacques Bailet, son PDG, revient sur ces péripéties, qui n'entament aucunement la stratégie de l'entreprise.
Capital.fr : Medica est entré en Bourse le mois dernier, alors que les inquiétudes sur la Grèce plombaient les conditions de marché. Vous avez dû réduire le prix de l'opération. Une déception ?
Jacques Bailet, Président-Directeur général : Les circonstances ont fait que nous sommes effectivement arrivés à un moment où un certain nombre d'éléments chahutaient les marchés. Nous n'avons cependant pas voulu décaler l'opération pour ne pas compromettre la stratégie de développement qui s'ouvre à nous. Nous n'étions pressés que de raisons positives : nous n'avions nulle pression de nous refinancer car nous respections déjà nos covenants: nous étions engagés à ne pas dépasser un endettement de 7,7 fois l'EBITDA, et nous étions à 7 fois, ce qui nous laissait une marge d'une cinquantaine de millions d'euros. En revanche nous souhaitions être en mesure de saisir des opérations de croissance. En France, la composition actuelle du secteur des maisons de retraite et des établissements sanitaires offre en effet beaucoup d'opportunités de croissance externe, en sus de notre croissance organique.
Capital.fr : Concernant l'opération, le principal actionnaire TBU-3 International a préféré ne pas procéder à la cession à Predica de titres existants, tel qu'envisagé.
Jacques Bailet : En effet, mais la cession envisagée était relativement marginale par rapport à leur participation et la taille globale de l’offre ; TBU3 (des fonds gérés par BC Partners, notamment pour le compte d'AXA Private Equity) comptait de toute façon demeurer un actionnaire significatif de Medica à l’issue de l’introduction en bourse. Au bout du compte, la baisse du prix a permis de répondre pleinement à la demande des investisseurs : l'opération a été trois fois sursouscrite et l’option de surallocation intégralement exercée, permettant de lever 275 millions d'euros. Grâce à cette augmentation de capital nous avons encore amélioré notre ratio de dette nette sur EBITDA, ramené à quatre fois.
Capital.fr : Comptez-vous faire des emplettes, ou bien préférez vous une acquisition importante d'un coup ?
Jacques Bailet : Avant tout, Medica effectuera des opérations disciplinées en matière financière, en ligne avec sa politique de croissance externe ciblée visant à accroître sa présence dans les zones à forte densité démographique. Nous sommes attentifs aux opportunités de marchés et regardons notamment le potentiel de mise à niveau de rentabilité et la qualité de l’offre. Nos cibles peuvent être aussi bien des établissements acquis à l'unité (maisons de retraite, clinique psychiatriques) qu’un ensemble de plusieurs établissements. Par le passé nous avons procédé à des acquisitions de groupes comme EIS-Qualisanté (2.220 lits) puis les Doyennés (1. 350 lits), dans la période récente nous avons acheté plutôt des établissements à l'unité (36 depuis 2006, dont 20 centres de rééducation). En parallèle, nous poursuivons également notre croissance organique par une politique active de création et de restructuration d’établissements.
Capital.fr : Quel montant envisagez-vous de consacrer à la croissance organique et externe, avec quels objectifs financiers ?
Jacques Bailet : Dans les trois années qui viennent nous prévoyons d'investir 220 millions d'euros, dont 55 millions dans la maintenance de l'outil actuel. Ces investissements doivent contribuer à développer notre chiffre d'affaires (notre objectif est celui d'une croissance moyenne de 13 à 15% entre 2010 et 2012, dont au moins 10% cette année) tout en maintenant notre niveau de marge et en réduisant notre dette pour réduire encore notre taux d'endettement (dette nette/EBITDA de trois fois d’ici 2012). Nous envisageons de distribuer 20% des bénéfices aux actionnaires à partir de l'année prochaine, dans la mesure où au titre de 2009 le service de la dette a pesé sur le résultat. En termes opérationnels, nous maintiendrons notre politique active de gestion immobilière visant à optimiser notre structure patrimoniale, en détenant environ un tiers de nos murs et en étant locataire du reste. Nous maintiendrons aussi notre équilibre géographique entre la France et l'Italie et la répartition de notre activité à 70% dans le médico-social et à 30% dans le sanitaire.
Capital.fr : Votre stratégie n'est donc en rien modifiée par l'introduction en Bourse ; le jeu en vaut-il la chandelle ?
Jacques Bailet : Bien sûr, et l'intérêt pour Medica va bien au-delà de l'accroissement considérable de nos capitaux propres. Le fait d'être coté en Bourse apporte en effet une visibilité plus importante, et c'est une incitation à gérer l'entreprise de façon encore plus transparente et plus lisible. C'est également une motivation supplémentaire pour nos équipes. Avec le LBO, 800 salariés étaient actionnaires de la société. Désormais, via notamment le FCPE, ils sont plus de 3.000, sur un total de 6.400.
Capital.fr : Pour l'opinion publique, la problématique de la dépendance est insuffisamment couverte aujourd'hui en France. Comment un acteur privé comme Medica, dont la vocation est aussi de dégager des profits, peut-il contribuer à y répondre ?
Jacques Bailet : L'offre privée est incontournable et apporte des solutions complémentaires qui sont aussi très efficaces en termes de financement des politiques de santé. Ainsi, les établissements sanitaires moyen-séjour permettent d'accueillir des personnes en soins de suite après une hospitalisation, à un coût sensiblement inférieur à celui de l'hôpital. Or des études ont montré qu’on estime à 5 millions le nombre de journées d'hospitalisation dites non pertinentes. Si l'on réservait l'hospitalisation aux pathologies aigues et qu’on recourait aux établissements de moyen séjour/EHPAD lorsqu'un séjour en hôpital n'est pas ou plus justifié, l'économie budgétaire pour l’administration serait de 2,5 milliards d'euros. Medica pratique par ailleurs une politique de prix raisonnable. Le prix d'hébergement moyen est de 73 euros TTC par jour et cette moyenne inclut les zones les plus chères comme Paris et la Cote d'Azur. A cela s’ajoute un autre paramètre. Globalement en France, le problème se situe aussi bien du côté d'un manque de qualité de l'offre, que de quantité. Une enquête récente a montré que 15% des lits disponibles étaient en dessous – souvent très en dessous- des normes de qualité admissibles, et ceci n’est pas acceptable. Chez Medica, la qualité a toujours été notre préoccupation première, tant en termes d’hébergement que de soins. La partie soins est financée par l'aide publique : un établissement privé ne fait donc aucune marge sur les soins, mais uniquement sur l'hébergement … Il est parfaitement légitime que des personnes, en fonction de leur politique d'épargne, soient prêtes à dépenser davantage pour obtenir de meilleures prestations hôtelières. Mais dans tous les cas, la qualité des soins est homogène et contrôlée, ce qui est primordial. Nous enquêtons régulièrement dans nos EHPAD pour nous assurer que nos prestations correspondent aux attentes des personnes accueillies et de leur famille. 96% des résidents et de leur famille sont satisfaits ou très satisfaits du cadre de vie, 96% également de la qualité du service.
Propos recueillis par Guillaume Bayre